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Bourgogne : en plein confinement, les travaux des vignes continuent

Auteur

Clément
L'Hôte

Date

20.03.2020

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Comptant parmi les professions autorisées en pleine crise du Covid-19, les travaux viticoles maintiennent une activité chez les producteurs et attirent quelques saisonniers. Reportage en Bourgogne jeudi 19 mars, au 3e jour du confinement Coronavirus.

Les sécateurs claquent, les brouettes fument, l’odeur des sarments brûlés se répand. Dans les vignes de la côte de Beaune, la routine de ce dernier jour d’hiver a presque de quoi rassurer. Ici, le travail est autorisé. Alors, entre deux ceps, on oublie un peu le confinement. Ou presque.

« On applique les mesures barrière. Chaque employé vient avec son véhicule. On a la chance d’avoir un domaine assez étendu, alors chacun travaille dans une parcelle différente », tempère Éric Germain, directeur de la Maison Vincent Girardin à Meursault. La vigne n’attend pas, et rares sont les vignerons qui ont choisi de restreindre leur activité agricole. Parfois, les salariés de cave et de bureau viennent renforcer les effectifs. Quant aux exploitants qui font appel aux saisonniers, la période est plutôt propice.

« Même s’il pleuvait, je travaillerais ici »

À Saint-Aubin, la viticultrice Audrey Langoureau en témoigne. « Je fonctionne souvent avec des intérimaires, et je n’en ai jamais trouvé aussi facilement ». Des intérimaires qui, non loin du domaine, s’activent au tirage des bois sous le soleil. Sans t-shirt, et avec le sourire. « La plupart des usines ont fermé, c’est le seul boulot en ce moment pour des étudiants », observent Romain et Hugo, qui travaillent en attendant que les facs rouvrent à Dijon. Dans le rang voisin, leur collègue Evan surenchérit : « même s’il pleuvait je travaillerais ici. C’est quand même mieux que d’être enfermé ! »

Davantage de candidats pour les vignes en période de confinement ? Il est trop tôt pour l’affirmer. Mais c’est aussi l’impression de cette responsable d’agence d’intérim à Beaune. « Pour les vignes, j’ai souvent du mal à trouver des gens. Mais cette fois, ce sont eux qui demandent à y aller ! » Alors que l’hiver prend fin et que la reprise végétative s’annonce, une telle tendance serait la bienvenue dans une Bourgogne souvent à court de main-d’œuvre. Et un nouvel effet inattendu de cette crise sanitaire.