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Corbin-Michotte : « Nous ne sommes pas mauvais perdants »

Auteur

La
rédaction

Date

22.01.2013

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Troisième château à avoir déposé un recours auprès du tribunal administratif de Bordeaux pour annulation du classement de Saint-Emilion, le Château Corbin-Michotte dénonce « l’injustice » dont il a été victime.

Après Croque-Michotte et La Tour du Pin Figeac, c’est au tour du Château Corbin-Michotte d’expliquer les raisons de son attaque en règle contre le dernier classement de Saint-Emilion. Les trois châteaux tenus à l’écart du classement officialisé en novembre dernier ont décidé de déposer un recours auprès du tribunal administratif de Bordeaux pour le faire annuler.

A la tête de Corbin-Michotte depuis le XVIIIème siècle, la famille Boidron, qui avait jusqu’ici conservé une certaine discrétion sur le sujet, a décidé de nous donner les raisons de sa démarche : « pour nous, le fait d’avoir été déclassés est une énigme et une injustice. Nous considérons que nous devrions largement être classés, et que de nombreux points ne nous ont pas été attribués sans raison. Nous disposons de preuves concrètes qui ont été remises à notre avocat et dont nous avions préalablement avisé l’INAO et le Conseil des Vins de Saint-Emilion, sans réaction de leur part. Nous ne sommes pas de mauvais perdants, mais encore moins des idiots, et si nous déposons un recours c’est que nous pensons sérieusement obtenir gain de cause. On ne va pas à la guerre sans armes. »

Préjudice moral et financier

Tout en soulignant « de nombreuses irrégularités dans la façon dont ce classement a été échafaudé, nous ne sommes pas là pour argumenter sur des détails de procédure mais pour dénoncer les graves inégalités de traitement dont nous avons été victimes, et dont les organisateurs vont devoir s’expliquer devant un tribunal. C’est une injustice qui s’accompagne d’un énorme préjudice moral et financier : elle doit être réparée, et il est important que tout le monde, les viticulteurs, les distributeurs, les consommateurs connaissent la réalité des coulisses de ce classement ».

Au rayon des préjudices, la famille Boidron souligne que ses clients « ne comprennent pas comment nous avons pu finir deuxièmes de la Coupe des Grands Crus Classés de Saint-Emilion au mois de juin, devant Canon La Gaffelière, et être déclassés en septembre, alors que le même Canon La Gaffelière a été promu Grand Cru Classé B ! C’est incompréhensible. » Et lorsqu’on leur demande s’ils mesurent l’impact terrible qu’une annulation du classement pourrait avoir sur toute l’appellation, les plaignants répondent : « mais dans cette histoire, c’est nous les victimes ! Ce n’est pas à nous qu’il faut demander des comptes, c’est à l’INAO et au Conseil des Vins, qui sont responsables de cette situation injuste. » Le tribunal administratif de Bordeaux a deux mois pour répondre au recours des trois châteaux mobilisés. De nouvelles réactions ne sauraient tarder.

M.D.

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