Accueil Edonys, le vin à la télévision, une polémique franco-française.

Edonys, le vin à la télévision, une polémique franco-française.

Auteur

La
rédaction

Date

17.03.2010

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Cette histoire pourrait être un remake du film Good morning England.
Soumis aux restrictions du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), les créateurs d’Edonys, la chaîne de télévision consacrée au vin ont pris une décision. Celle d’émettre en France à partir du Luxembourg, là où la législation européenne le permet. Une manière de contourner la loi tout en étant « dans les règles », ironise Jean-Michel Peyronnet. « Il n’y a qu’en France que c’est comme ça ! » s’indigne-t-il. Cette semaine, une vingtaine de parlementaires ont déposé auprès du CSA un rapport en faveur du projet. La réponse définitive est attendue dans le courant de la semaine « mais sera sans doutes négative » déplore l’intéressé. La France, pays leader du vin dans le monde. Un pays « complexé » qui, sous couvert de la loi Evin, refuse l’installation d’une chaîne de télévision dédiée à l’un de ses emblèmes. « Pourquoi n’est-on pas un pays comme les autres ? » se questionne Jean-Michel Peyronnet. Et pour cause ! En Europe, la France est le seul pays à s’y opposer. Paradoxe « frustrant », incompréhensible. L’ancien rédacteur en chef de la revue vinicole internationale met en cause le caractère « extrêmement restrictif » du CSA. Surtout, il accuse le lobbie pharmaceutique. Un lobbie « puissant et très subventionné », appuyé par ce qu’il appelle un « consensus politique ». Pour lui, il s’agit d’une diabolisation tout à fait anormale, « on assiste à une spirale prohibitionniste, et faire notre métier est presque devenu un acte de résistance ! » clame-t-il. Alors le vin, un tabou en France ? Pire, « une hypocrisie. » Edonys n’a pas fini de faire parler d’elle, mais « si la France nous tourne le dos, on peut aussi tourner le dos à la France. » A bon entendeur…Un projet similaire, baptisé Dovino, a également émis une demande de convention auprès du CSA. Mais contrairement à Edonys, le projet concurrent se dirait prêt à exercer « dans les limites de la loi Evin. » Chose « inconcevable » pour Jean-Michel Peyronnet. Malgré tout, c’est le signe d’un « mouvement » et une information qui « renforce le combat contre l’hygiénisme. »