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Italie : Giacomo Tachis, le père des Super Toscans prend sa retraite

Auteur

La
rédaction

Date

06.05.2010

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Oenologue-star en Italie, Giacomo Tachis est la bonne fée penchée sur le berceau des Super-Toscans : recruté par Niccolo Antinori à la sortie de l’université d’Alba, il gagne la Toscane et met son savoir au service d’un cousin des Antinori : le Marchese Niccolo Incisa della Rochetta, dont le père a planté, quelques années auparavant, des clones du Cabernet Sauvignon de Lafite-Rothschild à Bolgheri, sur la côte toscane. Après avoir consulté le professeur Peynaud, Giacomo Tachis accompagne le terroir de San Guido dans la naissance du célebrissime Sassicaia. Antinori le rappelle bientôt auprès de lui, au domaine Tignanello, au coeur du Chianti et des terres toscanes, où il crée un vin du même nom, assemblage de Sangiovese (80 %) et de Cabernet Sauvignon et Cabernet Franc et une autre cuvée, Solaia, assemblage de Cabernet Sauvignon (75 %) et de Cabernet Sauvignon et Cabernet Franc…

Giacomo Tachis est reconnu pour sa compétence dans le maniement des cépages français et pour avoir généralisé des pratiques oenologiques conseillées par le bordelais Professeur Peynaud, comme la fermentation malo-lactique et la vinification des jus de raisins rouges sans adjonction de jus de raisins blancs, pratique traditionnelle dans le Chianti. Le maître a aussi mené à bien de superbes réussites avec des cépages méditerranéens avérés, outre le Sangiovese en Toscane. Il a en effet contribué à la renaissance du vignoble sarde, avec le domaine Argiolas et la cave coopérative Santadi, à travers des vins à base de Grenache (Cannonau en sarde) et de Carignan qui sont devenus des références.

Quelques milles marins à peine séparent la Toscane de la Corse et de la Sardaigne, et la mer encourage des conditions climatiques rêvées pour la viticulture, grâce à un courant d’air entre les îles et le continent : « Les Phéniciens, puis les Grecs et les Romains ont compris l’intérêt de la mer pour le vin. L’Histoire, comme la vie, il faut la respecter », témoignait au lendemain du premier mai le Prince de l’Oenologie, comme le surnomment les oenophiles italiens. Intéressant épilogue, pour le spécialiste qui a fait le trait d’union entre cépages autochtones et cépages importés, que de parler de mer à des amateurs de vin obsédés par la terre, le terroir et la territorialité. Pour goûter les vins de la mer et du vent, il faut apprendre à en goûter le sel, alors que les références de la dégustation sont tournées vers les fruits… Au moment de rejoindre sa chère bibliothèque, Giacomo Tachis rend hommage au talents des jeunes oenologues et inspire des dégustations où le trait d’union reste un contre-courant.