La grêle a touché plus de 75% du vignoble de Fronton

Mercredi 25 juin, dans la soirée, un orage accompagné de grêle a frappé le vignoble de Fronton, situé dans le Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne. Difficile à cette date d'estimer les dégâts sur les récoltes.

Mercredi soir, des orages accompagnés de grêle ont touché le vignoble de Fronton (Tarn-et-Garonne et Haute-Garonne). « Entre 19h30 et 20h15, il y a eu de gros coups de vent, puis de la grêle et beaucoup de pluie. Il est tombé entre 35 et 70 mm selon les endroits », présente Romain Cogo, technicien viticole à la coopérative Vinovalie. Le couloir de grêle semble dessiner une ligne du sud au nord de l'appellation, de Villaudric (31) à Labastide-Saint-Pierre (82). « La grêle a été présente sur toutes les parties où il a beaucoup plu. On peut dire que 75 à 80 % du vignoble a été touché », poursuit le technicien viticole qui tient aussi à rassurer. « La grêle est arrivée avec beaucoup d'eau. Elle était en train de fondre. Du coup, cela n'a pas cassé tous les rameaux et toutes les grappes. » Mais en fonction du sens du vent et de l'orientation de la parcelle, « il y a quand même eu des impacts sur des baies », complète-t-il.

Des dégâts sur les structures

« Il est difficile de statuer aujourd'hui, mais il y aura forcément un impact sur la récolte », estime Séverine Veyrac, présidente de la Fédération des Vignerons Indépendants 82 et 31. « C'est très disparate. Certains ont eu de petits grêlons, d'autres des gros. Certains beaucoup d'eau, d'autres moins et d'autres encore rien du tout ».

La vigneronne du Château de Belaygues a été particulièrement marquée par la violence du vent et de la pluie. « Cela a produit des dégâts sur les structures. De jeunes vignes en gobelet ont été couchées. Des branches ou des arbres sont tombés sur la vigne », décrit-elle.

Soigner la vigne pour l'aider à se rétablir

Après la tempête, les vignerons de l'appellation sont rapidement retournés dans leurs parcelles, un épisode comme celui-ci augmentant les risques de contamination par des maladies. « La grêle fragilise la plante. Cela coupe les feuilles et les baies. La plante est stressée », décrit Jérémy Iseppi propriétaire avec sa compagne Marina Iseppi du domaine Labastidum à Labastide-Saint-Pierre. Pour cicatriser les impacts de grêle, le vigneron en bio a répandu de l'argile sur l'ensemble de ses parcelles, 45 ha destinés à la coopérative Vinovalie et 7 ha pour son chai indépendant. « En complément sur les 7 ha que je vinifie, j'ai mis de l'huile essentielle de valériane pour déstresser la vigne », complète Jérémy Iseppi. L'orage de mercredi soir a touché 70% de sa surface, essentiellement sur la partie destinée à la coopérative. « On aurait pu avoir du botytris [maladie provoquée par un champignon, NDLR], mais comme il va faire une semaine de fortes chaleurs, ça va sécher et cicatriser », ajoute le vigneron. Et de conclure : « On sait qu'on travaille avec la nature. Depuis notre reprise en 2019, on a beaucoup d'aléas climatiques. On apprend la résilience. C'est dur mais on n’ y est pour rien. »