Le « coaching de vendangeurs », un business en plein essor

Entre prestation de service « clé en main » et coaching vidéo comme dans le sport, la mise à disposition d’équipes de vendangeurs pour les châteaux se développe rapidement dans le Bordelais, comme le dévoilent nos confrères de Sud-Ouest.

A l’heure où les vendanges battent leur plein et où se succèdent sur les routes médocaines des cortèges de tracteurs, de cars et de voitures immatriculées en France, en Espagne ou au Portugal transportant des bataillons de saisonniers, l’essor des sociétés de prestation de services viticoles est plus que jamais palpable dans le Bordelais. Une vraie mutation, qui va du transport des « troupes » de Bordeaux au vignoble par bus de ramassage (comme le fait par exemple le château Lascombes à Margaux), au recours à des sociétés fournissant des équipes de vendangeurs opérationnelles.

Le développement de la machine à vendanger ayant bouleversé la physionomie traditionnelle des équipes à l’intérieur des propriétés, la main-d’œuvre est désormais recrutée de façon très pointue, en fonction des besoins. Ainsi une société comme PSTT Viti, basée à Lamarque dans le Médoc, fournit de la main d’œuvre « clés en main » aux châteaux. « Quand j’ai créé la société, en 2001, nous étions quatre à faire ce métier. Aujourd’hui, nous sommes des centaines », explique le fondateur Miguel Martinho Afonso, un ancien agriculteur du nord du Portugal venu en Gironde pour les vendanges lorsqu’il avait 20 ans. Désormais, sa société compte une trentaine de clients, allant de Château Latour à Château Mouton Rothschild, auxquels Miguel Martinho Afonso est en mesure de fournir quelque 130 saisonniers, de la région bordelaise, de toute la France, d’Espagne, du Portugal, voire du Sahara occidental. Avec la crise, on a vu débarquer depuis quelques années de plus en plus de travailleurs espagnols, notamment d’origine sahraouie. Ils voient dans le vignoble bordelais l’opportunité de proposer leurs services toute l’année, entre la taille en hiver, les plantations et l’épamprage au printemps, les vendanges en vert de l’été…

Signe des temps, Miguel Martinho Afonso « coache » désormais ses équipes à l’aide de séances vidéos, comme le ferait un entraîneur de foot ou de rugby, afin de leur montrer les bons gestes, les erreurs à ne pas commettre, les spécificités du terrain. Le tout afin d’offrir aux châteaux la meilleure réactivité : « il faut être très présent sur le terrain, pouvoir réagir très vite. Dans le portefeuille de clients, il faut aussi avoir de la variété, pour avoir toujours du travail à donner », explique-t-il.

Avec le projet d’utiliser deux autocars la saison prochaine pour résoudre le souci d’embouteillage de voitures sur les routes médocaines, l’entrepreneur n’a pas fini de développer le « vendanges business ».

Source : Sud-Ouest / Denis Lherm