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Les plus grands noms sont aussi dans le vin

Auteur

La
rédaction

Date

16.10.2010

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Patrimoine : sur les 500 Français les plus riches, plus de 50 ont des vignobles, surtout dans le Bordelais (1).

 

Il y a d’abord ceux qui ont construit tout ou partie de leur fortune dans le vin. Comme Pierre Castel, numéro un du secteur en France, avec une activité de négoce et de multiples vignobles, à Bordeaux et ailleurs. Mais aussi les Rothschild (Lafite et Mouton), les Rouzaud (champagne et actifs dans le Médoc), les Merlaut (Groupe Taillan) ou Christian Moueix (Libournais).

Sans oublier d’autres figures historiques comme Bernard Magrez (une trentaine de châteaux dans le monde dont Pape Clément en AOC Pessac-Léognan), André Lurton (640 hectares en Gironde), Jean-Michel Cazes (Lynch Bages), Jean-Hubert Delon (Léoville Las Cases), les Borie (Ducru-Beaucaillou) ou Hubert de Boüard (Château Angélus).

Il y a aussi ceux qui ont fait fortune et que le vin a attirés par la suite. Par passion, placement financier ou tout simplement par opportunité. On trouve ainsi les plus grands noms du monde des affaires dans la liste des propriétaires de grands châteaux bordelais. Un phénomène entamé il y a une vingtaine d’années et qui ne se s’est jamais démenti. Pour une raison simple : les grands vins gagnent beaucoup d’argent. De plus, le patrimoine foncier prend une valeur folle : comme l’immobilier à Paris, au-delà des soubresauts de la conjoncture, la courbe est toujours croissante à long terme.

Il faut savoir qu’aucun autre vignoble dans le monde – sauf peut-être la Californie, mais dans une moindre mesure – n’a été capable d’attirer autant de capitaux. Une chance pour la Gironde quand on voit les travaux gigantesques entrepris par la plupart des crus, et donc les millions d’euros investis localement pour toujours améliorer la qualité des vins. Chance mais aussi problème quand des familles installées depuis longtemps doivent transmettre à leurs enfants avec des droits de succession devenus prohibitifs. Ce qui entraîne parfois des ventes… et donc de nouvelles opportunités pour les néovignerons du CAC 40.

D’Arnault à Peugeot

On trouve en tête de liste Bernard Arnault et François Pinault. Le premier (LVMH) a notamment la main sur Cheval Blanc (Saint-Émilion) et Yquem (Sauternes), le second sur Château Latour (Pauillac). Dassault est depuis un demi-siècle à Saint-Émilion et pourrait acquérir d’autres crus rive droite. Les Wertheimer (Chanel) sont également en Libournais mais aussi à Margaux. Michel Reybier (ex-Jambon d’Aoste) a acheté Cos d’Estournel (Saint-Estèphe) et la famille champenoise Frey a jeté son dévolu sur La Lagune (Haut-Médoc).

Les Gervoson (Andros) sont chez eux à Larrivet Haut-Brion (Pessac-Léognan) et la famille Decelle (fondatrice de Picard Surgelés) est en Libournais et Médoc. Les Cuvelier (Papeterie Guibert) sont aussi vignerons sur les deux rives. Alors que Jacky Lorenzetti (fondateur de Foncia – voir photo ci-dessus) a acquis en 2008 près de 90 hectares à Pauillac et à Saint-Estèphe. Robert Peugeot (PSA) a préféré le Sauternais avec le Château Guiraud.

 

(1) À partir du classement annuel de la revue « Challenges » 2010. Il s’agit de fortunes professionnelles.