Dimanche 8 Décembre 2024
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14.09.2022
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Comme partout ailleurs, les vendanges des raisins rouges dans le Médoc sont précoces. Pour autant, cette année chaude engage-t-elle des conditions de récolte particulières ? Pierre Cazeneuve, propriétaire du Château Paloumey, Cru Bourgeois Supérieur en Haut-Médoc, nous donne le ton et relativise l’impact caniculaire.
Quelle est l’ambiance dans les vignes et dans les chais ?
L’ambiance est plutôt bonne. Nous avons commencé par les merlots qui avaient essuyé le gel et c’est conforme à ce qu’on attendait, les rendements sont dans les anticipations attendues, nous sommes à 35 hectolitres par hectare, au lieu de 45, c’est convenable et c’est de bonne qualité. Donc l’ambiance est bonne, nous ne sommes qu’au début, il y aura peut-être des surprises mais pas pour l’instant.
Comment vivez-vous cette précocité ?
Évidemment, on n’échappe pas à cette chaude saison. Mais j’ai pris deux grandes décisions, la première de ne pas effeuiller et j’ai été très vigilant pour ôter la concurrence hydrique. Je dois dire que mes vignes n’ont pas trop souffert, c’est vert et feuillu. Et pourtant j’ai des sols très drainants, avec une matrice sableuse. Est-ce le résultat de mes décisions ? C’est toujours difficile à dire mais dans le futur il va falloir être vigilant à l’endroit du stress hydrique. Ce n’est pas une prédiction à la Nostradamus que de dire qu’il va falloir se préparer à ce bouleversement climatique.
Comment jugez-vous la qualité de vos raisins, au chai comme encore à la vigne ?
En termes de conditions climatiques, on se rapproche de 2016 avec une quasi-absence de pluie pendant les vendanges. Donc on prend le temps. Et c’est sain ! Les raisins ne sont pas à bout de course. Il fait chaud mais sans les températures caniculaires de 2020, c’est chaud mais couvert, les rayons ne tapent pas trop sur les baies. Et les nuits sont fraîches. Je suis plutôt confiant, les pluies du 15 août, 26-27 août et les 5 à 6 millimètres ses derniers jours ont toujours fait beaucoup de bien. Dans la zone sud du Médoc, on a un millésime chaud mais pas dans des proportions délirantes. Les grands stress ont été entre le 15 juillet et le 15 août, passé ce stress, la vigne s’est très bien comportée. Les degrés sont corrects, les volumes seront légèrement en dessous mais la qualité, je pense, sera là. On a rattrapé la maturité phénolique en septembre. Il n’y a pas de mauvaises surprises.
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