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Mildiou à Cahors, un bilan contrasté

©Vignerons indépendants du Lot

Auteur

Elisa
Centis

Date

01.09.2023

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A Cahors, entre 1 000 et 1 500 hectares de vignes ont été touchés par le mildiou cet été. Cela représente environ un quart de la zone d'appellation Cahors. Au-delà, du chiffre, dans le vignoble, les situations varient grandement d'un domaine à l'autre.

En 2021 le gel, en 2022 la sécheresse et en 2023 le mildiou. La nature ne laisse pas de répit aux vignerons de Cahors. Alors que les vendanges des blancs se préparent, les observateurs du vignoble lotois tentent d'évaluer les dégâts. L'alternance de pluie et de chaleur a fait le bonheur du mildiou, qui a ravagé entre 1 000 et 1 500 hectares de la zone d'appellation Cahors. Après un printemps marqué par d'importants orages (à Parnac, 200 millimètres de pluie sont tombés le 21 juin), les températures ont augmenté au mois de juillet tandis que la pluviométrie est restée importante. Cette météo a engendré « le développement du mildiou malgré une lutte vaillante des vignerons », explique Vincent La Mache, responsable technique du syndicat de défense du vin AOC Cahors. Selon les zones géographiques certains s'en sortent mieux que d'autres. « Le nord-ouest de la zone est peu impacté », signale Jean-François Meyan, co-président des vignerons indépendants du Lot et vigneron du Château Latuc. Lui-même, installé sur cette partie de l'appellation, en ressort quasiment indemne. Il estime ses pertes liées au champignon à seulement « 3 à 5% » de son vignoble (17 hectares).

De la rosée jusqu'en fin de matinée
Les grappes les plus fragilisées se trouvent « dans la vallée », pointe Jean-François Meyan. Là, le vigneron Jérôme Couture du Château Eugénie et Christophe Delarge, le chef de culture du domaine, ont observé de « l'humidité résiduelle ». Jusqu'au mois de juillet, la rosée tardait à s'évaporer. « Les feuilles étaient mouillées jusqu'à 11 heures - midi », se souvient Christophe Delarge. Pour certains domaines de la vallée, le coprésident des vignerons indépendants du Lot estime que les rendements de ce millésime seront bien plus faibles que la moyenne habituelle « de 20 hectolitres à 0 » (la moyenne de l'appellation pour une année normale est de 40 à 45 hectolitres par hectare).

Au sein même de la vallée les résultats varient. Cela ne tient pas à la différence de nature des traitements, mais plutôt aux fréquences de pulvérisation. « Il fallait être derrière, ne pas laisser de porte ouverte, être disponible 100% et passer sa vie sur le tracteur », insiste Jean-François Meyan. Avoir des employés et des machines a aidé considérablement certains vignerons. « Ce qui nous sauve, c'est que l'entreprise a du personnel », confirme Jérôme Couture. Les vignes du Château Eugénie ont pu être soignées par quatre personnes qui se sont relayées sur les deux appareils de traitement que possède le domaine.

« On a réagi de suite »
Après les premières grosses pluies, « on a été dans les vignes, on s'est rendu compte que des feuilles étaient blanches de champignons. Alors on a commencé les traitements. On a essayé de limiter la casse, on a réagi de suite », raconte le vigneron du Château Eugénie. Tout l'été, « les cadences de traitement ont été resserrées », ajoute Christophe Delarge. Le domaine a ainsi sauvé 50% de sa récolte dans la vallée, là où certains, confie Jérôme Couture, « ne vont pas vendanger cette année ». Si dans le vignoble, les rendements devraient être plus faibles que l'an dernier, selon Vincent La Mache la qualité est là : « Ce qui reste est très joli ».