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Philippe Neusch, nouveau patron de Martell à Cognac : « Je crois à l’intelligence collective »

Auteur

Olivier
Sarazin

Date

15.09.2023

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Philippe Neusch, 46 ans, prend la direction des activités du négociant Martell à Cognac. Parmi ses priorités : la transition environnementale de l’entreprise.

Dans ses précédents jobs, il savait tout des semences agricoles et des produits laitiers. Il découvre aujourd’hui les spiritueux et les spécificités du cognac. Philippe Neusch, 46 ans, prend la direction des activités du négociant Martell en Charente, sous la responsabilité directe de César Giron, PDG de l’entité Martell Mumm Perrier-Jouët (MMPJ). Cet ingénieur agronome de formation a pris son poste le 1er juillet 2023. Il succède à Mélina Py, promue directrice des opérations du groupe Pernod-Ricard en France et de leur coordination dans toute l’Europe du Sud.

Philippe Neusch, vous dirigez les activités de Martell à Cognac, deuxième acteur économique du négoce avec 450 salariés et 2,4 millions de caisses de 9 litres expédiés dans le monde entier en 2022-2023. Quel est votre parcours ?
J’ai passé un peu plus de quatre ans à la direction industrielle et supply chain de Cerience, filiale de la coopérative Terrena, spécialisée dans les semences. Je travaillais avec 1 500 agriculteurs dont la moitié étaient adhérents de la coopérative. Je suis désormais ravi de travailler avec les 1 200 viticulteurs partenaires de la maison Martell. J’ai aussi passé dix-huit ans chez Danone, dans de multiples responsabilités, notamment dans les opérations et en finance. Chaîne logistique, industrie, marketing, commerce : mes fonctions m’ont apporté une compréhension globale du fonctionnement d’une entreprise.

Semences, produits laitiers, nous sommes loin du monde des vins et des spiritueux…
[Sourire]. Cet univers m’a toujours intéressé ! Tout jeune, j’ai été éduqué aux plaisirs de la table, à la dégustation et à l’art de vivre à la française. Je me souviens encore d’une visite, ici, dans des chais à Cognac, avec mes parents. Je devais avoir 10 ans, pas plus.

Deux mois que vous exercez ici. Quel regard portez-vous sur la filière cognac ?
Elle est remarquable et très bien structurée. Je connaissais son importance culturelle et son poids économique. J’ai découvert la qualité de son organisation, mesuré la précision de son business plan et apprécié son goût du défi. Elle a une véritable intelligence collective.

Parlez-nous de votre feuille de route. Quelle est votre priorité chez Martell ?
Accélérer la transition environnementale. De nombreux chantiers sont déjà ouverts, notamment l’indispensable décarbonation de la distillation, mais il faut aller plus vite et plus loin. Je pense à la viticulture durable et régénératrice, à la sobriété énergétique et à l’écoconception des emballages. Soyons humbles, pour atteindre nos objectifs, il n’y aura pas une seule solution mais une multitude d’initiatives.

Quel style de management allez-vous employer ? Directif, participatif, persuasif, délégatif ?
Je me répète, je crois à l’intelligence collective. Je souhaite créer les conditions de la réussite en m’appuyant sur les talents de nos salariés, de nos viticulteurs partenaires et de tous les acteurs de la filière, de la vigne à la bouteille.

Vous prenez votre poste dans une conjoncture délicate, avec des expéditions en berne aux États-Unis…
Oui, le contexte économique et géopolitique est incertain. En 2022-2023, nos volumes expédiés ont légèrement décru et notre chiffre d’affaires a progressé de 10 %. Malgré des performances mitigées aux États-Unis, où Martell est historiquement moins présent que d’autres marques, la maison a trouvé de bons relais de croissance en Asie, où nous sommes leader dans les catégories supérieures, XO et XXO. Nous continuons à investir et sommes attentifs à tous les signes de reprise.