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Paul Hartwood : le champagne, un attribut royal !

Auteur

Yves
Tesson

Date

15.03.2021

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Paul Hartwood, c’est le nom d’une nouvelle marque de champagne pour le moins audacieuse qui vient revisiter l’histoire du « vin des rois » à travers un coffret de grand luxe, comprenant une bouteille de blanc de blancs sélectionnée par Jean-Luc Pouteau, meilleur sommelier du monde 1983, et une reproduction de l’épée royale « Joyeuse ».

Le champagne dispute depuis longtemps le titre de « roi des vins, vin des rois » avec le tokay hongrois tant il est vrai que ce grand vignoble et la royauté sont presque nés ensemble et entretiennent depuis l’origine une relation intime. C’est dans le testament de Saint Remi, l’évêque de Reims qui baptisa Clovis, que l’on retrouve la toute première mention écrite de vignes dans la région. Plus tard, la nouvelle vocation de Reims, devenue capitale des sacres, joua un rôle majeur dans la promotion des crus de la Montagne et de la Rivière. En effet, les vins de Champagne, à côté des vins de Beaune, abreuvaient le banquet au palais du Tau qui suivait la cérémonie dans la cathédrale, réunissant tous les grands du royaume. Au cours de ce repas mimant la Cène, et dont les femmes étaient d’ailleurs exclues, le roi, placé au centre d’une table en U sans vis-à-vis, figurait le Christ au milieu de ses apôtres, et les évêques qui l’entouraient conservaient leurs habits de cérémonie. Autant dire que le vin prenait une signification quasi eucharistique. L’historien Patrick Demouy a même relevé dans les archives du sacre de Louis XV la présence de bouteilles de vins de Champagne effervescents en provenance de Sillery, une mode encore très récente en 1722. Lors de ces réjouissances, le peuple n’était pas oublié : dans la cour se dressait un cerf en bronze muni d’un robinet qui faisait office de fontaine à vin. Disparu au XVIIIe siècle, c’est lui que vise encore cet étrange archer niché sur le toit de la cathédrale.

Quatre ans de conception

Il existe donc autour du champagne une symbolique royale très forte avec laquelle un artiste-entrepreneur formé à l’école de commerce de Montpelier a su jouer avec audace. Sous la marque d’acheteur Paul Hartwood, qui reprend son pseudonyme, ce jeune talent (il n’a que 28 ans !) propose un coffret spécial qui devrait faire de la dégustation de son champagne un moment très expérientiel. À l’intérieur, on découvre en effet la poignée d’une épée médiévale emmanchée sur le col d’une bouteille ficelée à l’ancienne et cachetée de cire. En retirant cet étrange accessoire, l’élu qui se chargera du service aura l’impression d’être le Roi Arthur en personne arrachant Excalibur de son enclume ! Le rituel ne s’arrête pas là : une fois la poignée détachée, il est possible de la fixer sur une lame forgée à Tolède, et, reprenant le geste fameux des hussards de Napoléon, de sabrer le champagne avec panache.

L’épée reproduite est celle de Charlemagne : « Joyeuse ». Si le fondateur de la dynastie carolingienne a reçu sa couronne des mains du Pape à Rome, à partir du XIIe siècle, ses successeurs capétiens portèrent une reproduction de cette arme lors de leurs sacres dans la cathédrale de Reims. Ce très ancien « regalia » est exposé au musée du Louvres, le trésor du palais du Tau ne renferme quant à lui que le fameux médaillon de l’empereur à la barbe fleurie. L’objet créé par Paul Hartwood est magnifique. Ce projet, qui a duré quatre ans, a nécessité la collaboration de plusieurs ingénieurs et compagnons orfèvres. Les matériaux sont nobles, mais il a fallu les adapter, en particulier la poignée, en bronze pour l’originale et ici en étain : le poids aurait sinon brisé le col de la bouteille.

Côté vin, Paul Hartwood a collaboré avec Jean-Luc Pouteau, élu meilleur sommelier du monde en 1983. Ensemble, ils ont dégusté près d’une centaine de champagnes avant d’arrêter leur choix sur celui d’un vigneron bien connu de la Côte des Blancs, Olivier Bonville, du champagne Franck Bonville. « C’est un champagne que j’ai dosé à 7 grammes, composé d’un assemblage de 2015 et 2016, il a passé quatre ans sur lattes (tirage 2017). C’est le bon moment pour déguster des chardonnays d’Avize, j’aime beaucoup cet équilibre entre la fraîcheur, la volupté, le gras, l’onctuosité, et puis cette finesse et cette énergie qu’il y a en finale. » Avec ce vieillissement intermédiaire : « On n’est pas sur la maturité des vins de réserve, ni sur celle des millésimes un peu plus anciens, qui sont plus complexes et plus riches et en même temps on quitte les arômes un peu variétaux de notre brut (fruit, fleur…) pour trouver quelque chose entre les deux qui a beaucoup d’élégance. »

Prix de la bouteille avec le coffret : 890 €
Prix de la bouteille sans le coffret, avec son habillage spécial : 80 €

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