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Un négociant bourguignon accusé de fraude

Auteur

La
rédaction

Date

14.06.2012

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Quatre dirigeants de la maison de négoce en vins de Bourgogne Labouré-Roi, basée à Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or), ont été placés en garde à vue la semaine dernière dans le cadre d’une affaire de fraude massive sur les vins, a-t-on appris mercredi auprès de leur avocat.

Il leur est reproché des faits de « tricherie sur les étiquettes », des « mélanges de vins » et l’utilisation de « fausse médailles », selon le quotidien Le Bien public qui a révélé l’affaire. Aucune mise en examen n’a été prononcée et il n’y a pas eu d’ouverture d’information judiciaire.

« Nous sommes 3 ans après la fin de la période contrôlée et on se rapproche aujourd’hui d’un taux d’erreur proche de zéro. La direction a assumé et assumera la situation », a déclaré lors d’un point de presse Armand Cottin, 81 ans, directeur général délégué de Labouré-Roi, sans expliquer le terme « erreur ».

« Il n’y a pas eu de volonté de fraude. On a toujours fait des bons vins », s’est-il défendu. « Bien sûr, je crains des réactions des fournisseurs, des clients, des banques. Il faut être prêt à tout », a conclu M. Cottin souhaitant que « la société perdure pour sauver les 70 emplois ».

L’enquête, conduite depuis plus d’un an et demi par les gendarmes et les services de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), porte sur une période allant de 2005 à 2009. Ainsi, plus de deux millions de bouteilles, allant d’appellations villages aux grands crus, auraient été écoulées durant ce laps de temps avec des fausses informations sur les étiquettes, selon le quotidien.

L’avocat de la société, Me Emmanuel Touraille, a souligné « la collaboration totale de l’entreprise avec les enquêteurs, ce qui nous a permis d’avoir ce traitement particulier, sans mise en examen » tout en reconnaissant qu' »il y avait des soucis » durant la période incriminée. « On vient de l’apprendre. Il est encore trop tôt. On n’a pas d’élément pour l’instant sur le fond » de cette affaire, a déclaré de son côté Denis Duveau, directeur-adjoint de la Fédération des négociants-éleveurs de Grande Bourgogne (FNEB).

Fondée en 1832, la maison Labouré-Roi a été transmise en 1974 à Armand et Louis Cottin. Elle figure aujourd’hui « parmi les trois premiers négociants de Bourgogne », selon son site internet. Pour Armand Cottin, qui explique que le site internet « n’est pas à jour », la société se classe plutôt dans les « 10 premiers négociants de Bourgogne ». Elle vend « 10 millions de bouteilles par an » et réalise quelque « 35 millions d’euros de chiffre d’affaires » annuel, a-t-il ajouté.