Accueil Un vin jaune mélomane au château d’Arlay

Un vin jaune mélomane au château d’Arlay

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

06.02.2021

Partager

La Percée du Vin jaune a dû être annulée cette année mais les vins jaunes 2014 devraient bientôt sortir des barriques. Alain de Laguiche vient seulement d’embouteiller son 2012, une cuvée désormais unique baptisée Protéodie et bénéficiant de la méthode génodique de fréquençage musical.

Depuis 2011, Alain de Laguiche du Château D’Arlay élaborait deux cuvées de vin jaune à partir des vieux savagnins du domaine, non ouillés comme il se doit dans des barriques de chêne pendant près de sept ans pour un élevage sous voile. Certains de ses fûts étaient élevés en musique, plus exactement stimulés par diffusion d’ondes sonores. La Protéodie découverte et brevetée en 1993, dans le domaine public depuis 2013 par Joël Sternheimer, chercheur en physique théorique et musicien, repose sur une transcription des chaînes d’acides aminés constituant les protéines en une séquence musicale. Selon le chercheur-musicien, chaque acide aminé correspond à une note, ce qui donne une fréquence ondulatoire intervenant sur la synthèse des protéines. En clair, il stimulerait les défenses immunitaires de la plante l’aidant à mieux se défendre contre les maladies du bois comme l’esca, le mildiou, favoriserait sa résistance contre gel de printemps et sécheresse d’été et favoriserait sa croissance et son rendement.

Stimulé et renforcé

Cette espèce de procédé musicothérapique est utilisé en maraîchage, dans l’élevage laitier, et en viticulture, actuellement chez une trentaine de vignerons dans l’Hexagone comme Stéphane Tissot dans le Jura et la Romanée Conti en Bourgogne. Mais certains comme Michel Loriot en Champagne et le domaine Jessiaume en Bourgogne, l’ont introduit en caves comme « assistant-vinificateur ». Alain de Laguiche diffuse aussi en cave ces stimulations deux fois 10 mn par jour pendant un mois après avoir entonné son vin, bien avant la formation du voile. « Et après, plus rien pendant sept ans. En utilisant cette énergie dans des vins sans intrants, le procédé agit sur la fermentation en stimulant les levures, favorise un voile plus uniforme et plus épais, et diminue les risques d’oxydation et de déviations, notamment de piqure acétique, explique le propriétaire de 22 hectares de vignes au cœur du Jura et qui a évolué ces dernières années vers une culture bio et biodynamique sans certification. Cette méthode donne à la fois de la force au vin tout en diminuant l’acidité volatile ».

Après avoir dégusté les deux cuvées 2011, on peut estimer que le jaune est mélomane. Le vigneron d’Arlay a donc choisi de sauter le pas pour le 2012 travaillé à 100% avec le système Génodics et qui vient d’être embouteillé. A comparer les deux bouteilles de côtes-du-jura 2011, l’une classique, l’autre portant sur l’étiquette une clé de sol, on peut en effet constater que le jaune émusicalé se révèle plus puissant sur un léger fumé avec davantage de tension minérale derrière des arômes de noix plus prononcés. Au caveau du Château, cette magnifique bâtisse classée monument historique, le comte de Laguiche vous le propose dans un sac anti-lumière, juste pour illustrer la démarche. Et ne vous précipitez pas pour le boire, le vigneron jurassien lui prédit au moins 20 ans de garde.