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Vignoble rhodanien : le blanc comme fer de lance

©Pryska PGP Création vidéo

Auteur

Marie-Pierre
Delpeuch

Date

28.03.2024

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À chaque Rencontres Rhodaniennes ses thématiques. L’édition 2024 s’est penchée sur le dépérissement et la diversification. L’orientation vers les blancs et rosés, un des fers de lance de l’interprofession rhodanienne, a été analysé. 

Techniciens et vignerons se sont réunis à Orange pour une nouvelle édition de ces rencontres techniques professionnelles, propulsées par l’interprofession. Le thème des orientations possibles pour les vins blancs et rosés rhodaniens pour palier à la déconsommation de rouge et à l’engouement du blanc, aura-t-il conquis les metteurs en marché ? 

Depuis 2019, un groupe de travail se penche sur leur berceau. Cépages, dates de récolte, techniques vitivinicoles et in fine dégustations par un jury expert pour définir les profils sensoriels, sont décortiqués. Un travail de fond qui, faute de donner une réelle identité rhodanienne, montre un échantillonnage de ce que l’on trouve sur le marché. Trois profils de blancs sont ainsi cartographiés : le vif-frais, le fruité-rond et le généreux-complexe. Presque les mêmes tendances pour les rosés : frais-fruité-délicat et fruité-épicé-généreux. L’étape d’identification était un prérequis pour que l’interprofession porte ces couleurs dans une communication ciblée, nationale et internationale.

Différents intervenants ont apporté leur vision. Virginie Charlier, directrice marketing d’Inter Rhône, a constaté la perte de 900 000 hectolitres de rouge en 20 ans. Mettant en parallèle, l’opportunité de coller aux goûts des jeunes consommateurs avec des vins au profil plus accessibles. Sylvain Morey, du domaine de La Bastide du Claux, en Luberon, pense le blanc dans sa globalité. Cahier des charges, cépages, durabilité du vignoble, identité des vins. Avec cette question prégnante, « faut-il faire un blanc pour un marché ou un blanc que j’aime ? ». Les œnologues Édouard Guerin, du Clos de l’Oratoire à Châteauneuf-du-Pape et Valérie Fauconnier, du laboratoire LACO à Suze-la-rousse, ont l’expérience du terrain. Vendanges trop précoces, maîtrise des températures, repos des vins en hiver, en substance : « Faire mieux avant de faire plus ».

Entre le bon sens vigneron de garder son identité, ne pas céder à une mode qui induit de lourds investissements, la déconsommation mondiale, l’évolution des goût des nouveaux consommateurs et des opportunités à saisir dans un marché qui peut vite se saturer, sans oublier le carcan des cahiers des charges par (encore) adaptés pour la production… l’équation comporte plusieurs inconnues.