Réemploi des bouteilles : fédérateur, expérimental, gratuit

Initiative unique en Vaucluse, l’Institut Coopératif du Vin, la Communauté d’agglomération Ventoux Comtat Venaissin et l’AOC Ventoux ont uni leurs idées et leurs moyens pour mettre en place un dispositif permettant le réemploi des bouteilles en verre. Une chaîne humaine, un container et beaucoup de donne volonté pour une entreprise qui a du sens.

L’ancienne génération parle de consigne, la nouvelle d’économie circulaire. Peu importe le terme, l’essentiel est ce qu’il advient des bouteilles. Aussi énergivore à produire qu’à recycler elles sont pointées du doigt dans tous les bilans carbone de la filière vinicole. Trop lourde, trop blanche, trop armoriée, la bouteille est aussi esthétique que difficile à réemployer. Pour pallier ces défauts, un réseau s’organise et surmonte les principaux obstacles comme le stockage et la logistique.

C’est ma tournée !

Les œnologues de l’ICV qui sillonnent le Vaucluse sont en prise directe avec la problématique. Ils collectent quasi quotidiennement des échantillons chez leurs clients vignerons pour les analyser dans leur laboratoire de Beaumes-de-Venise. D’où l’idée de créer un espace, où seraient centralisés les contenants vides, y compris ceux des brasseurs locaux.  Déjà partenaires dans leur « raison d’être », l’ICV et le syndicat de l’AOC se sont associés à la CoVe qui mène, en parallèle, ses propres objectifs environnementaux. La communauté de commune a donc financé un container, un espace de stockage qui isole des UV et de la pluie, c’est indispensable.

Une chaîne humaine

Dans cette boucle, il y a Isabelle Fabre, chargée de mission environnement en charge du projet au syndicat des vignerons. « C’est un projet qui a du sens. Une démarche et un travail collectif inspirant ». Pour les derniers maillons, « Ma bouteille s’appelle reviens » et « L’Incassable » sont les deux entreprises qui prennent en charge le verre. La première, installée dans la Drôme, récupère les casiers et lave les bouteilles. Ce nouveau point de stockage est bienvenu, puisqu’il complète son réseau. La seconde, accompagne les producteurs qui veulent s’engager et développe des points de collecte.

Top départ

Avec 134 caves particulières, 14 caves coopératives, 225 000 hectolitres sont produits en AOC Ventoux. Embouteillés, cela représente 30 000 000 de bouteilles (toutefois une bonne partie est vendue en vrac et en BIB). Toutes ne se sont pas inscrites dans la démarche, mais l’impulsion est donnée. Exemple, Thomas Oui, œnologue-conseil et négociant en vins bio à Caromb. « Il y a une bonne réception de la clientèle particulière et professionnelle. Ce container va lever des freins. C’est une belle dynamique », témoigne-t-il.

Le bilan de l’opération et son extension seront réalisés en janvier 2027.