Marrenon tient bon

La cave Marrenon installée à La Tour-d’Aigues célèbre ses 60 ans. Elle doit sa longévité à ses 390 adhérents, ses marques et aux deux AOC dynamiques : Luberon et Ventoux.

Joël Bouscarle, président et Philippe Tolleret, directeur de Marrenon ont souhaité associer la célébration du soixantième anniversaire à l’inauguration du nouvel outil de conditionnement. Ils avaient convié coopérateurs, collaborateurs, partenaires et élus pour une découverte de ces installations qui marquent un nouvel élan dans l’histoire de la coopérative.

Optimiser la logistique

Lorsque l’opportunité d’acquérir un terrain adjacent s’est présentée, la cave a revu l’aménagement global de son site de conditionnement. La ligne de production dédiée aux bag in box et aux bouteilles a été optimisée avec l’achat d’un matériel neuf. Grâce à un supplément de cellules de stockage avec racks et « palett shuttle » sur 4500 m², les capacités de stockage ont été augmentées pour les 13 à 14 millions d’équivalents bouteilles qui sortent des caves de Marrenon chaque année

Des marques piliers de la stratégie

« Notre développement s’est consolidé. Notre activité s’appuie sur les marques Amédée pour la grande distribution et Marrenon, diffusée sur le marché traditionnel et l’export. Dans le contexte actuel ce sont des piliers de résistance dans le monde du vin qui bouge énormément. Nous avons une maturité commerciale pour être présent sur les marchés et avoir une marque qui fidélise les consommateurs. L’entité Marrenon s’est construite là-dessus depuis 2006 », atteste Philippe Tolleret.

Cette politique de marque a émergé sous la gouvernance de l’ancien président Jean-Louis Piton. Sa notoriété repose sur le travail d’une équipe commerciale inchangée, qui poursuit le projet. La commercialisation se scinde à l’export à hauteur de 27 % (vers 45 destinations), avec une forte croissance sur les derniers mois et 73 % sur le marché français (60 % en GD et 40 % en CHR). « Aujourd’hui, la notoriété de Marrenon c’est le réseau traditionnel, avec le relais des cavistes notamment. En local, la reconnaissance des vins sur l’appellation Luberon commence à émerger. Elle apporte un nouveau souffle sur le marché », constate le directeur.

Des réflexions et des choix pour le futur

Pour le moment, pas question de se tourner vers les « no low ». Marrenon a fait des tests mais la qualité n’est pas au niveau de la marque. De plus, la cave estime que le marché est trop confus. En revanche, une réflexion a eu lieu sur les vins à plus faible degré. La vendange 2025 verra émerger de nouveaux produits. Rompue aux attentes des consommateurs, la marque propose des vins peu tanniques, ronds et frais qui répondent aux attentes du marché pour des vins accessibles. Les rouges friands, plus légers, complètent donc la gamme . Cette piste de développement permet de faire face à la déconsommation mais surtout « à la recomposition de la consommation avec des vins qui plaisent autour de la découverte, de l’expérience, de la recherche d’authenticité et de plaisir. Si les marques peuvent apporter une réassurance avec des produits à des prix accessibles, le choix est relativement large et nous arrivons à être dans cette catégorie », analyse Philippe Tolleret.

Côté blanc, la tendance actuelle de la fraîcheur, des belles tensions portées par l’acidité et les amers rentre dans les canons de l’AOC Luberon. Or, la cave de Marrenon concentre les plus importantes surfaces plantées en rolle, cépage bien adapté en à la région. La trilogie rolle, clairette, grenache, construit une identité Luberon dans ce marché. Parallèlement, des tests de plantations d’assyrtiko et de picpoul ont été lancés, pour un futur proche.