Accueil 500 ans av. J.C., les Celtes appréciaient déjà le vin

500 ans av. J.C., les Celtes appréciaient déjà le vin

Auteur

La
rédaction

Date

25.03.2015

Partager

Des fouilles archéologiques au nord de Troyes (Aube) ont révélé que les princes celtes étaient déjà amateurs de vin, alors que la vigne n’y est apparue que plusieurs siècles plus tard.

C’est une des découvertes archéologiques les plus marquantes des dix dernières années. Sur la commune de Lavau, l’Institut National des Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) a découvert un complexe funéraire exceptionnel comprenant entre autres une tombe princière datant du Ve siècle avant notre ère.

Parmi les objets peu à peu mis à jour dans cette vaste chambre funéraire, le fleuron est un service à vin complet de facture grecque. Il comporte un chaudron de près d’un mètre de diamètre, en bronze, orné d’un dieu-fleuve grec Achelos, et sous chaque anse, une tête de félin.

Dans ce chaudron, une cruche en céramique noire dans un état de conservation remarquable figure Dionysos et une scène de banquet. Le bord et le pied de cette cruche, finement décorés d’or, témoignent de la richesse et du raffinement du défunt, ce que confirme la présence d’une cuiller-filtre à vin. « C’est dans la tradition du banquet grec de servir des vins aromatisés, très chargés en épices, tandis que les barbares buvaient le vin ou leurs boissons fermentées locales pures », affirme Mahaut Tyrrell de l’INRAP.

Les résidus trouvés, en cours d’analyse, confirmeront peut-être l’origine et la composition du breuvage qui devait accompagner ce prince celte dans l’au-delà. Mais on peut émettre l’hypothèse d’un vin du Sud de la France. Au Ve siècle av. J.C., le développement des cités grecques d’Occident comme Marseille s’est accompagné de la multiplication des échanges commerciaux avec les tribus celtes nordiques, notamment celles qui se trouvaient le long des axes fluviaux Saône, Rhône, Seine, Rhin, Danube. Ces échanges se sont traduits par un enrichissement considérable des élites celtes, et l’acquisition de biens de prestige de facture grecque, comme en témoignent les tombes de Bourges, Vix, et désormais Lavau.

J.W.B.

Photo : Cruche à vin grecque représentant une scène de banquet. ©INRAP