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Bordeaux : 4 ans de prison pour les voleurs de grands crus

Auteur

La
rédaction

Date

26.06.2015

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Les deux principaux instigateurs d’un réseau de vol et de recel de grands crus bordelais ont été condamnés à quatre ans de prison par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux, devant laquelle quinze prévenus comparaissaient depuis lundi.

La tête du réseau, un homme de 52 ans et son neveu âgé de 27 ans, ont été condamnés chacun à 4 ans de prison ferme. Ils étaient poursuivis pour 18 cambriolages commis dans des châteaux de renom ou des sites oenotouristiques, dont ils avaient pillé les réserves pour y voler des crus aux étiquettes prestigieuses.

Un préjudice portant sur plus de 3 700 bouteilles, parmi lesquels des vins prestigieux inscrits au classement de 1855 ou au classement de Saint-Emilion, d’un montant estimé à un million d’euros. Les cambrioleurs, qui revendaient les bouteilles volées au tiers de leur prix public, auraient empoché quelque 350 000 euros.

Quant aux principaux receleurs, deux hommes qui écoulaient une partie de la marchandise au Pays basque ont été condamnés à 18 mois de prison ferme tandis qu’un patron de brasserie de Lormont (Gironde), près de Bordeaux, a été condamné à deux ans de prison ferme.

Trois filières indépendantes de recel avaient été identifiées par les enquêteurs, à Bordeaux, Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) et dans le Tarn-et-Garonne.

Le parquet avait requis des peines de deux à six de prison ferme contre les instigateurs et principaux receleurs du réseau.

Trois enseignants passionnés d’oenologie et qui avaient acheté des caisses de vin sans se montrer trop curieux sur l’origine de la marchandise, en revendant certaines au passage, ont quant à eux été condamnés à six mois de prison avec sursis.

« Il existe bien une action concertée des cambrioleurs et des receleurs qui ont contribué à la mise en place d’une filière d’approvisionnement », a estimé le président du tribunal, Denis Roucou, soulignant dans son jugement « l’appât du gain chez tous les receleurs pour des produits de prestige, rares pour certains ».

Une vingtaine de personnes avaient été interpellées le 10 février 2014 au cours d’une vaste opération, baptisée « Cassevin », mobilisant quelque 300 gendarmes dans le sud-ouest et en région parisienne. Le réseau sévissait depuis juin 2013, selon le groupement de gendarmerie de la Gironde qui avait mené l’enquête.

L’oncle et le neveu procédaient toujours selon un mode opératoire similaire, de nuit, en aspergeant les lieux d’eau de Javel et en se servant d’un véhicule volé qu’ils incendiaient pour effacer toute trace après les vols.

Treize châteaux et deux dépôts ont été concernés. Une quantité importante de bouteilles de vin et des armes avaient été saisies lors des arrestations.