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Bordeaux Tasting | Saint-Julien à la verticale

Ci-dessus : le château Branaire-Ducru, en Master Class à Bordeaux Tasting.

Auteur

Jefferson
Desport

Date

11.12.2016

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Ce dimanche à 14 heures, Bordeaux Tasting consacrera l’une de ses Master Classes à une appellation phare du médoc : Saint-Julien. Au menu des réjouissances, une drôle de verticale où trois propriétés stars du classement de 1855 proposeront chacune deux millésimes. L’un de la décennie 1990, l’autre de la première décennie des années 2000. Présentation et avant goût de cette dégustation… vertigineuse. Attachez vos ceintures.

Branaire-Ducru : 4ème Grand Cru Classé

1996 : « C’est un millésime important pour nous, souligne François-Xavier Maroteaux, le fils de Patrick Maroteaux, le propriétaire. Nous sommes arrivés à Branaire-Ducru en 1988 et c’est notre premier vrai grand millésime. Lorsque nous avons racheté le château, nous avons lancé notre second vin, Duluc. Il a aussi fallu prendre ses marques. En 1991, nous avons refait toutes nos installations. Nous nous sommes dotés d’un chai à gravitation naturelle, de cuves de différentes tailles pour la sélection. Aussi, en 1996, nous avions l’expérience de nos terroirs. Ce millésime, qui est tout en élégance, est révélateur du potentiel de Branaire-Ducru. »

2010 : « Pour nous, c’est à ce jour, le plus grand millésime jamais produit à Branaire-Ducru. Nous verrons comment se comporte le 2016, mais ce 2010 reste le millésime où tout a été parfait. Je vais citer notre œnologue Eric Boissenot : ‘2010, c’est ce qu’on rêve de voir une fois dans sa vie’. »

Léoville-Poyferré : 2ème Grand Cru Classé

1994 : « C’est un millésime un peu oublié, précise Didier Cuvelier, le copropriétaire de Poyferré. J’avais envie de le faire redécouvrir. Je l’ai goûté il y a peu en grand format et j’ai été assez impressionné. On retrouve le style Poyferré avec de la puissance et de l’élégance. Ce 1994 tient la route. On verra aussi que dans une année comme celle-ci, Poyferré a des arguments à faire valoir. Et puis, au-delà de ses qualités, il a une autre valeur à mes yeux : c’est mon premier millésime avec Michel Rolland. A l’époque, j’en avais un peu marre que les trois Léoville – Poyferré, Barton et Las Case, Ndlr – soient faits par le même œnologue : M. Boissenot. Je voulais changer. Même si je pense que le terroir est plus fort que les hommes. »

2005 : « Là, nous sommes sur un tout autre millésime : solaire, mais avec des températures un peu froides. Si l’on devait le comparer, j’évoquerais 2010, même si, à mes yeux, le 2010 est un millésime plus abouti. On peut commencer à boire ce 2005. Pour l’anecdote, à Poyferré, nous avons eu des millésimes solaires plus chauds : les 82, 89, 90, 2003 et 2009. Robert Parker les a adorés. »

Beychevelle: 4ème Grand Cru Classé

1999 : « J’ai commencé à Beychevelle en 1995 et en 1999 c’était la première fois qu’on atteignait de tels degrés de maturité en particulier sur les merlots, souligne Philippe Blanc, le directeur général de la propriété. On a depuis « explosé » ce record. Mais pour revenir à ce 1999, la météo s’est dégradée lors des vendanges et les cabernets ont été un peu moins beaux. Sur ce millésime on a donc plus de merlots. 1999 est très bon à boire à aujourd’hui. »

2009 : « C’est le bonheur. Jusqu’à mi-juillet pourtant, c’est vraiment galère et inquiétant. Mais au 14 juillet, la météo s’inverse. Et ce jusqu’à mi-octobre. On prend les « Alizées », le temps devient magnifique, les vignes ne sont pas stressées. On atteint là encore de superbes maturités. C’est très riche, ultra rond. A titre de comparaison, 2010 est plus strict, plus médoc. Il est difficile de séparer 09 et 10. Et en 2010, j’ai appris qu’on pouvait faire mieux que 2009. A chaque fois, on franchit un palier. On verra si 2015 et 2016 font un aussi grand couple. »