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Ampelidae : Frédéric Brochet, le cerveau du chai

Auteur

La
rédaction

Date

15.03.2014

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Présent ce week-end au salon « Terre de Vins » de La Rochelle, Frédéric Brochet, créateur d’Ampelidae, est l’un des pionniers du vin bio en Poitou-Charentes. Portrait.

S’il fait beau, on viendra peut-être à La Rochelle.On a un petit appartement aux Minimes, où l’on vient tous les ans. La Rochelle, c’est notre port ! », sourit Frédéric Brochet, qui n’a rien d’un marin. Exposant au Salon des vins ce week-end, ce Poitevin, originaire de Marigny-Brizay (Vienne), village situé non loin du Futuroscope, a plutôt les pieds sur terre. Voilà presque dix ans qu’il en vit, comme jadis son arrière-grand-père, à la tête d’un vignoble de sept hectares qui produisait un vin blanc sec dont se rassasiaient les ouvriers de la manufacture d’armes de Châtellerault. Christian, le père de Frédéric, hérita d’un demi-hectare. Un bout de terre suffisant pour cultiver sa passion première. « Ma grand-mère lui avait dit de ne surtout pas faire vigneron. Il avait donc suivi des études scientifiques, jusqu’à devenir thermodynamicien. Mais elle lui avait dit aussi de ne jamais vendre cette terre. Il l’a toujours conservée.Comme il aimait le vin rouge, il a eu la bonne idée de planter du pinot noir, en 1981. Je m’en souviens, j’avais 9 ans. »

Spécialité : neurobiologie

Ainsi le père insuffla-t-il sa passion au fils, tout en lui léguant le goût des sciences. Aux côtés de Denis Dubourdieu, Frédéric décrocha un doctorat d’œnologie à Bordeaux, poursuivit ses études à Paris, avec une prédilection pour la neurobiologie. Et revint à la terre. En 1995, à 23ans, il créa une entreprise viticole, Ampelidae (« la vigne », vous traduiront les hellénistes), première pierre d’un domaine appelé à bousculer les traditions. Car le Poitevin a décidé de faire du vin, un vin propre, pour lequel Ampelidae a obtenu le label AB (agriculture biologique) en 2006. «J’ai choisi de produire du vin bio pour plusieurs raisons. D’abord parce que j’ai été sensibilisé très jeune au bio. Ensuite, durant mes études, j’ai fait beaucoup de chimie et j’ai pris très tôt la mesure de la dangerosité de certains produits. Comme j’habite au milieu des vignes, je ne me voyais pas pulvériser des produits chimiques à l’intérieur d’une cabine de tracteur. D’autre part, je ne voulais pas risquer la santé de mes salariés ni des consommateurs. Enfin, j’ai la certitude que le bio permet de produire les meilleurs raisins, ce qui augmente les chances de produire d’excellents vins. »

« Un bio progressiste »

Le bio, d’accord, mais pas n’importe lequel. Pas question pour le cerveau du vignoble de céder au « c’était mieux avant » et de copier les techniques d’antan. « Je prône un bio particulier, un bio progressiste. Nous utilisons un filtre à air au cours de la transformation, nous avons des machines équipées de GPS, etc.», explique Frédéric Brochet, qui n’hésite pas à soutenir des associations telles que Prom’Haies Poitou-Charentes, Vienne Nature ou la Ligue de protection des oiseaux (LPO), mettant à leur disposition le manoir de Lavauguyot et le château des Roches, les sites qui composent, sans oublier la Mailletterie, la propriété. Le chercheur n’est pas à court d’idées ni de projets. « Je prévois de tester de nouvelles variétés qui nécessitent peu d’intervention humaine, associées à la présence d’animaux. De moutons, par exemple », confie-t-il, sans en révéler davantage.

Frédéric Zabalza pour Sud-Ouest (source)

Le Salon « Terre de Vins » de La Rochelle se déroule les 15 et 16 mars. Suivez ce lien pour accéder aux informations sur l’événement.