Accueil Frontignan Premier, première marque des AOC du Languedoc

Auteur

Anne-Sophie
Thérond

Date

25.06.2018

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Désuet, le muscat de Frontignan ? Frontignan Premier, marque appartenant à la coopérative Frontignan Muscat SCA, monte sur la première marche du podium des marques du Languedoc (en valeur, Précisément) en 2017 : les ventes de Frontignan Premier, en France, tout réseaux de distribution confondus, dépassent 7.5 millions d’euros et progressent de 3.90%.

Avec 150 adhérents, la cave produit 85% de l’AOC Muscat de Frontignan sur 540 hectares en appellation. Elle vinifie environ 20 000 hl de muscat, l’équivalent de 2 500 000 bouteilles, réalisant un chiffre d’affaire total de 9 millions d’euros (7,5 millions pour le seul Frontignan Premier). La coopérative des producteurs de Frontignan, fondée en 1904, compte parmi les plus anciennes du Languedoc. En 1912, Victor Anthérieu, négociant, forme une société anonyme : « La Société Coopérative de Vente des Muscats Naturels de Frontignan » et adopte la bouteille torsadée. En 1936, le Muscat de Frontignan est le premier muscat en France à obtenir son AOC. Il connait son âge d’or de 1950 aux années 1980, très majoritairement sur un marché national. Il accompagne aussi l’implantation de la grande distribution en France, qui représente son principal circuit de distribution.

Bernard Germain, directeur de la cave depuis 27 ans, explique : « la culture de l’entreprise est assez proche de celle du Baron Philippe de Rothschild avec laquelle nous avons un partenariat solide depuis 1955. Le Baron a été précurseur en créant Mouton Cadet, aujourd’hui première marque de Bordeaux dans le monde ». Frontignan Premier a été aussi pionnier dans l’univers des coopératives du Languedoc, créant une marque, déposée en 1992. Avec sa fameuse bouteille torsadée et une étiquette jaune, son visuel, inchangé jusqu’à ce jour, est bien repérable dans les rayonnage du rayon « alcool ».

Car ce vin au rendement limité par l’appellation à 28 hectolitres par hectare, fait par des vignerons, voisine avec des alcools et spiritueux fabriqués industriellement par des groupes internationaux. À l’apéritif, le « petit muscat » est en compétition avec un pastis, un gin-tonic ou un whisky. « Nous ne sommes pas dans une culture de vin, ni vis-à-vis des acheteurs professionnels, ni vis-à-vis des consommateurs finaux » explique Bernard Germain.

La cave, sur son site historique, joue la pédagogie, accueille régulièrement des groupes, dans une visite didactique, terminée en dégustation. Elle évolue avec les tendances de consommation. « Le Vin Doux Naturel n’a pas le vent en poupe. Depuis 20 ans la cave est monocépage, mais pas monoproduit, on a du muscat sec, avec notre marque Terre Blanche, des moelleux et des effervescents. Aux côtés de Frontignan Premier, les cinq châteaux membres de la coopérative, vinifiés séparément, jouent les ambassadeurs du terroir sur les foires aux Vins », explique son directeur. Pour rester indépendant et se développer, la coopérative étudie le muscat petit grain rouge. Il y a 6 ans, elle en a planté 2 hectares et demi, originaire de Baume de Venise. Deux millésimes ont déjà été vinifiés, posant une base pour une demande à l’INAO.

Pour la fin de l’année, la célèbre bouteille torsadée se fait un nouveau look, après un siècle de fidèles et loyaux services, l’étiquette va évoluer, mettant en avant sur fond rouge, la marque « Frontignan Premier ».

frontignanmuscat.fr