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Sainte Roseline et ses Demoiselles au Bristol

Auteur

La
rédaction

Date

01.03.2013

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Dans un marché en pleine évolution où les rosés représentent aujourd’hui 30% des ventes (contre 7% il y moins de vingt ans), Aurélie Bertin présentait, ce jeudi 27 février, dans le précieux écrin de l’hôtel Bristol à Paris, ses millésimes 2012 pour les marques Roseline diffusion, Château des Demoiselles et Château Sainte Roseline.

Depuis vingt ans, avec Christophe Bernard, œnologue et directeur général, ils ont construit, d’abord avec son père, Bernard Teillaud, puis avec Aurélie à partir de 2007, une vaste gamme, du vin de négoce jusqu’au cru classé. Aligner dix rosés sans aucune fausse note est déjà une performance en soi. Mais, lorsque dans chaque segment de la gamme se dégage un vin, comme c’est le cas avec la fraîche Perle de Roseline (assemblage à dominante Grenache et Cinsault avec une pointe Syrah), l’équilibré Château des Demoiselles (Grenache, Cinsault, Rolle) et la surprenante Chapelle Sainte Roseline (95% Mourvèdre, issu d’une seule parcelle, 5% Syrah), cela relève de la maestria.

Avec le château Sainte Roseline, Aurélie Bertin souhaite aller plus loin et associer cette couleur, qui rime si souvent avec été et apéritif, à la grande gastronomie. Aussi, elle n’a pas hésité à demander au chef du Bristol, Eric Fréchon (3 étoiles au Guide Michelin), de concocter un menu qui puisse se déguster tout en rosé et de solliciter Christian Flacelière (journaliste et auteur de plusieurs livres sur les accords mets et vins) pour la conseiller sur les accords. Rouget de roche rôti dans une fleur de courgette, jus de poivron jaune à l’huile d’argan avec la cuvée Lampe de Méduse, turbot rôti au goût de jambon ibérique, palourdes et cébettes avec la cuvée La Chapelle et une tendre gelée de cassis, sorbet au fromage blanc, meringue à la violette cristallisée avec la cuvée Prieure : un festival pour les yeux et les papilles tout en finesse et en légèreté où les vins sont en résonance comme en écho au saveurs salines, fleuries ou fruitées. Des accords qui ne se font point sur des arômes premiers de cassis ou de framboise, mais, en suspension, et tiennent plus à l’éther, comme ils peuvent se produire avec certains champagnes. Le rosé, dans sa quintessence, rejoindrait-il celle du champagne ? Une question pour œnologue. D’ailleurs, cette recherche d’une couleur de plus en plus claire et diaphane ne participe-t-elle pas à cette sensation ? Au Château Sainte Roseline, on vendange de nuit pour éviter toute oxydation et prise de couleur.

Le rosé, s’il est naturellement dominant en Côtes de Provence (40% de l’offre française en 2012), ne doit pas occulter pour autant les autres couleurs. C’est pour cela qu’Aurélie Bertin veille à ce que, sur le château Sainte Roseline, il ne représente pas plus de 50% de la production et que chaque cuvée soit existe aussi en rouge et en blanc. Des blancs où peut s’exprimer ce merveilleux cépage qu’est le Vermentino, appelé aussi Rolle en Provence. A découvrir !

Texte et photo Jean Dusaussoy