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Champagne : les tendances chez les Vignerons Indépendants ?

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

20.07.2017

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Plus de 80% des champagnes sont des bruts sans année (appelés du mot peu glamour de BSA) mais quelques catégories de champagne, voire des niches, tendent à se développer. Les Vignerons Indépendants de Champagne ont fait récemment le point sur les nouvelles attentes des consommateurs.

Les rosés d’abord suivent la mode du rosé en général qui n’est d’ailleurs plus une mode mais qui s’installe depuis une quinzaine d’années, autant pour les vins tranquilles que pour les bulles. Ils portent clairement la croissance du champagne et dépassent désormais les 10% du total – 2016 était à nouveau une année record. En Champagne, on trouve principalement des rosés d’assemblage issus de vins blancs et de vins rouges obligatoirement d’appellation champenoise (Coteaux Champenois). Faut-il rappeler que la Champagne est la seule appellation d’origine française à permettre d’élaborer du rosé en mélangeant du vin blanc et du vin rouge. Il existe également des rosés de saignée, plus rares et délicats, issus de la macération de la pulpe et de la peau du raisin avec le jus.

Que le vin

Le champagne extra-brut (à moins de 6g/l.) semble aussi profiter d’un bel engouement depuis quelques années même si il n’a représenté que quelques dizaines de milliers de bouteilles pendant longtemps ; aujourd’hui encore il ne dépasse pas les 150 000 bouteilles par an déclarées, sachant que toutes les bouteilles extra-brut ne sont pas estampillées en tant que tel. Il affiche un faible dosage de la liqueur d’expédition rajoutée avant le bouchage de la bouteille, inférieur à 6 g./ litre. Entre 0 et 3 g., il peut s’appeler Brut Nature, Non Dosé ou Dosage Zéro. « La catégorie s’est développée grâce à une meilleure maturité des raisins, favorisée par le réchauffement climatique et un soin plus attentif à la vigne, explique Christine Scher-Sévillano (champagne Piot-Sévillano). Le dosage a parfois servi à masquer les défauts du vin et une acidité excessive mais aujourd’hui, il met avant tout en valeur le vin ». On retrouve parfois des extra-bruts dans les cuvées de prestige, également en développement même si il n’existe pas de définition précise de cette catégorie (moins de 5% des expéditions mais plus de 16% en valeur).

Meunier, tu te réveilles….

Autre tendance, le pinot meunier autrefois appelé morillon taconé, qui réapparaît de plus en plus sur les étiquettes. Très présent dans la vallée de la Marne, il tend à se faire une nouvelle place au soleil champenois après avoir été longtemps le cépage mal aimé, à côté du chardonnay et du pinot noir dits nobles. Il n’est pas autorisé dans les villages classés « grands crus » de Champagne « mais des grandes maisons comme Krug et Bollinger l’utilisent depuis longtemps dans certaines cuvées sans toujours l’avouer » reconnaît le sommelier Philippe Faure-Brac. On lui redécouvre aujourd’hui des vertus d’aromatique et de rondeur dans un assemblage mais il est élaboré également en monocépage. Le pinot meunier, appelé ainsi à cause de son feuillage blanc qui fait penser à de la farine, ne représente plus que 32% du vignoble, moins que le pinot noir mais plus que le chardonnay. Il est par ailleurs moins productif, plus sensible à la pourriture et nécessite davantage de soins.

Du bois à la cuve… au bois

Sur les étiquettes des cuvées de prestige, s’affiche également de plus en plus la mention « vieilli en fûts de chêne ». Les fûts de 250 l. utilisés pendant des décennies pour le vieillissement du champagne ont été détrônés au XXème siècle par la cuve inox même si des maisons comme Bollinger et Billecart Salmon les ont toujours pratiqué pour une partie de leurs assemblages, explique le sommelier Philippe Faure-Brac. La nouvelle génération fait beaucoup d’essais en foudres et demi-muids Il ne s’agit pas d’obtenir des arômes trop boisés mais d’apporter davantage d’épices, de fruité, de rondeur et d’équilibre aux vins, notamment aux pinots. Ça les complexifie »…

Accords mets-vins

Les champagnes rosés peuvent accompagner des noix de Saint-Jacques poêlées, un magret de canard, un tartare de saumon, un dessert aux fruits rouges. Le champagne extra-brut, caractérisé par une plus grande vivacité et une belle fraîcheur, s’harmonise avec un plateau d’huitres ou de fruits de mer, des sushis, un homard grillé. Les cuvées vieillies en fûts de chêne peuvent s’essayer sur un risotto à la truffe, des ris de beau, un fromage comme un chaource, un moelleux aux marrons glacés… Le pinot meunier peut se marier à un poisson à la crème, un chèvre frais, une brochette de fruits….

Notre sélection :

  • Champagne Dom Bacchus cuvée Aphrodite rosé de saignée
  • Champagne Legret &Fils cuvée Rosé de saignée 100% meunier
  • Champagne Xavier Loriot 100S extra-brut
  • Champagne Colin cuvée Les Prôles & Chetivins extra-brut
  • Champagne Copinet cuvée blanc de blancs zéro dosage
  • Champagne Coquillette cuvée By Louis 2010 élevé en fut de chêne brut zéro
  • Champagne Montmarthe cuvée Clos A Doré extra brut chardonnay
  • Champagne Waris Hubert Cuvée Éminence blanc de blancs millésime 2011 extra brut vinifié en fut de chêne
  • Champagne Étienne Chéré cuvée Marie élevée en fut de chêne
  • Champagne Jean Michel cuvée Les Mulottes 2008 vinifié en fut de chêne
  • Champagne Waris Larmandier cuvée Particules Crayeuses chardonnay extra brut
  • Champagne Daniel Moreau cuvée Les Criquettes en fut de chêne
    (En conversion bio)
  • Champagne Vignon père & fils grand cru Les Vignes Goisses pinot noir élevé en fut de chêne
  • Champagne Lacoix-Triaulaire cuvée Mont Marvin 2011 pinot meunier extra-brut
  • Champagne Salmon cuvée Collection Meunier
  • Champagne Piot-Sevillano cuvée Provocante 100% meunier