Accueil Dégustation Gourt de Mautens, un grand du Rhône sur la Garonne

Gourt de Mautens, un grand du Rhône sur la Garonne

Auteur

La
rédaction

Date

20.03.2014

Partager

Hier soir, le négociant Millésima accueillait, dans ses chais spectaculaires sur les quais de Bordeaux, une dégustation grand public de grands vins de la vallée du Rhône. Parmi ces grands : le domaine Gourt de Mautens.

Mettre son nez dans un verre de Gourt de Mautens, c’est l’assurance d’un voyage immobile, entre fraîcheur et soleil, soie et dentelle, assurance et élégance. Comme un bout de Bourgogne en vallée du Rhône, sur ce terroir de Rasteau que Jérôme Bressy travaille avec passion depuis dix-huit ans.

Le Domaine Gourt de Mautens était l’un des 32 grands invités présents hier soir dans les chais de Millésima, à Bordeaux, pour une dégustation grand public destinée à mieux faire connaître ces prestigieuses signatures de la vallée du Rhône commercialisées par le négociant. Les visiteurs pouvaient ainsi déguster les vins de Delas, Guigal, Chapoutier, Jaboulet (magnifique Hermitage La Chapelle 2007), Jean-Luc Colombo, Bernard Gripa, La Mordorée, Stéphane Ogier (coup de cœur pour sa syrah de Seyssuel, « L’Âme Sœur » 2011), et bien d’autres…

L’exception de Rasteau

« J’ai un partenariat avec Millésima depuis septembre dernier, explique Jérôme Bressy. C’est important de participer à ce type de dégustation, pour mieux faire connaître nos vins, qui sont parfois appréciés des grands amateurs mais méconnus du grand public ».

Les dégustateurs, jeunes ou chevronnés, se pressent autour de la table où le vigneron fait goûter ses vins : le blanc 2011, le rosé 2011, le rouge 2008, 2009 et 2010. Jérôme Bressy explique sa démarche : comment il a repris en 1996 les rênes de la propriété familiale (13, 5 ha), qui jusqu’à son arrivée, vendait sa production à la coopérative. Le choix du bio, de la biodynamie. La volonté de défendre les vieux cépages autochtones (du bourboulenc à la counoise…), en diminuant la part de grenache dans l’encépagement, pour plus de typicité, plus de fraîcheur, moins d’alcool. Le plaisir de perpétuer la tradition de la complantation : tous les cépages sont plantés ensemble, sont vinifiés ensemble, en grappes entières (étonnement des amateurs lorsque le vigneron explique que les différents cépages complantés « s’accordent » pour arriver presque en même temps à maturité, du précoce grenache au tardif mourvèdre). Le choix de sortir de l’AOC pour vendre ses vins en IGP Vaucluse, pour plus de liberté…

C’est un fait, Jérôme Bressy aime faire les choses à sa façon. S’il avoue que ses grandes émotions viennent des vieux châteauneufs (Rayas…), des grands hermitages, il tient à souligner sa volonté de tracer sa propre route. Ses vins en sont la preuve éclatante. Ils sont tout en finesse, en subtilité, en complexité, en race. Coup(s) de cœur pour le blanc 2011, charnu, séducteur en diable ; pour le rosé 2011, un rosé à part, d’une rare distinction, vinifié comme un blanc, élancé comme une lame ; et pour le Rouge 2008, une merveille de richesse, de longueur et de sapidité. De très grands vins, taillés pour la garde et la gastronomie. Qui ont aussi un coût : environ 40 € la bouteille chez Millésima.

Mathieu Doumenge

A suivre : trois expressions de Châteauneuf, le « Cap Nord » de Laurent Combier.