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Lanson-BCC, la stratégie derrière le projet de rachat d’Heidsieck & Co Monopole

Bruno Paillard, président de Lanson-BCC, dans ses vignes.

Bruno Paillard, président de Lanson-BCC, photo Michaël Boudot

Auteur

Yves
Tesson

Date

26.09.2025

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Alors que la maison Vranken-Pommery est entrée en négociations exclusives avec le Groupe Lanson-BCC pour lui céder Heidsieck & Co Monopole, Bruno Paillard, le président du Groupe Lanson-BCC nous a accordés un entretien pour nous expliquer la stratégie qui motive ce projet de rachat.

Quelle place pensez-vous donner à cette marque dans l’univers Lanson-BCC ? Quel est votre objectif à travers ce rachat ?

Si vous regardez nos maisons, toutes ont leur marque et toutes ont leur propre marché.  Philipponnat vend du champagne Philipponnat, Besserat de Bellefon fait du Besserat de Bellefon, Lanson du Lanson etc. Il n’y a que Burtin qui me pose un problème. Nous avons chez Burtin des contrats de raisin, des salariés, un outil de travail formidable, mais dans cette entreprise, nous n’avons pas de marque, nous n’avons qu’un contrat de production pour le champagne Alfred Rothschild. La marque appartient aux trois branches Rothschild de Bordeaux qui la concèdent en quelque sorte contre une rémunération.

Cela ne poserait pas de problème si on avait le droit de vendre cette marque partout. Mais Burtin est très limité par ces accords et n’a pas le droit de la vendre dans les réseaux de distribution traditionnels, uniquement dans la grande distribution. Vous me direz, c’est le travail de Burtin, donc il y a une certaine cohérence. Sauf que la restriction est aussi géographique. En dehors de la France, Alfred Rothschild ne peut être commercialisée que dans deux ou trois pays. Ce champagne n'a pas accès à l'Angleterre ou aux Etats-Unis par exemple. Donc il manque des marchés importants. Par ailleurs, pour la pérennité de la Maison Burtin, la situation n'est pas idéale. On ne sait jamais, il peut y avoir un jour une succession, une génération qui ne veut pas continuer. Même si les procédures de rupture prévues sont longues et ont été conçues pour protéger les deux parties, il peut y avoir un jour des difficultés. Comme il est quasiment impossible de développer cette marque, pour assurer l'avenir de Burtin, de ses emplois, ainsi que celui des contrats de raisin, car Burtin s'approvisionne quand même auprès de 800 familles de vignerons indépendants, il est préférable que Burtin puisse s’appuyer sur une marque en propriété. ll y va de notre responsabilité sociale et même sociétale.

Heidsieck & Co Monopole, c'est une marque avec une histoire très riche. Dans ce projet de vente, il n'y a que la marque ou également d'autres éléments ?

Il y aura des vins également, mais cela fait partie d'un accord séparé.

Vous n’avez pas parlé du prix…

Le prix sera communiqué à la signature. Tous les prix qui circulent dans la presse en ce moment sont farfelus.