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[Bordeaux Tasting] Pessac-Léognan, éternelle séductrice

Auteur

Audrey
Marret

Date

14.12.2019

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C’est la dernière née du vignoble bordelais : créée en 1987, l’appellation Pessac-Léognan s’enorgueillit de 2000 ans d’histoire de la vigne tout en affichant la belle insolence de ses quelque 30 ans. Parmi les 55 producteurs de l’appellation, une vingtaine est présente à Bordeaux Tasting ce week-end du 14 et 15 décembre.

Pape Clément, les Carmes Haut-Brion, Haut-Bacalan, la Louvière, Roche-Lalande ou encore Château Seguin, de Rouillac ou Domaine de Chevalier… Aux portes de Bordeaux, Pessac-Léognan rassemble sur 1865 hectares (en 2018) une série de noms prestigieux dont l’intégralité des crus classés de Graves (14 châteaux). Pour mémoire, c’est sur ce terroir réputé de galets et de graviers qu’est né le new french claret, le vin au style nouveau qui va révolutionner l’histoire de Bordeaux au XVIIIe siècle. Les domaines ont su faire front pour obtenir en 1987 l’appellation communale (Pessac-Léognan, donc) les distinguant au sein de l’appellation régionale des Graves. Et, excellence oblige, 90 % des propriétés possèdent une certification HVE (haute valeur environnementale) ou un label bio ou en biodynamie.
Focus sur les nouveaux venus ou revenants de cette l’édition 2019.

Château Carbonnieux, cru classé de Graves
C’est grâce aux talents des moines bénédictins (qui l’ont vendu au XVIe et racheté au XVIIIe siècle) que ce vignoble aux origines médiévales a gagné sa réputation, avec des vins blancs légendaires d’une limpidité cristalline. Propriété de la famille Perrin depuis 1956, le domaine s’étend sur 170 hectares mais le premier vin est issu de 92 hectares de vigne regroupés autour du château : soit le vignoble originel du XVIIIe siècle, travaillé à Léognan sur une croupe de graves garonnaise au sous-sol argileux et argileux-calcaire.
La nouveauté :
Le Château Carbonnieux a franchi un pas supplémentaire avec ce millésime 2019, en introduisant un élevage en foudre de 30 hectolitres, de forme ovoïde. L’objectif est de permettre plus facilement la remise en suspension des lies lors du bâtonnage et de réduire l’impact du bois avec des contenants plus grands. « Nous voulons chercher encore plus le côté fruité, agrume, frais de nos blancs que le boisé a tendance à atténuer », explique Philibert Perrin, présent au salon dimanche aux côtés de l’œnologue Andréa Perrin et de Marc Perrin samedi.
A déguster :
Le Château Carbonnieux blanc 2008,
qui démontre les capacités de vieillissement du grand cru, avec une vivacité remarquable et toujours cette fraîcheur citronnée un peu saline, signature du château.

Château de Fieuzal, cru classé de Graves
Depuis 2007, le Champenois Stephen Carrier dirige ce cru classé de Graves acheté en 2001 à Léognan par Brenda et Lochlann Quinn. Dès 2011, le couple irlandais dote le château d’un chai à l’époque unique en son genre en Gironde : le cuvier donne le choix entre trois matériaux différents. Parmi les 63 cuves, 10 sont en bois, 16 en béton, et le reste en inox pour vinification à la carte selon les millésimes.
La nouveauté :
C’est le grand retour de cet emblématique cru classé de Graves au Palais de la Bourse. Le Château de Fieuzal participe pour la deuxième fois à Bordeaux Tasting avec une équipe fidèle, dont Annabelle Denis (dimanche matin au stand), assurant depuis huit ans la communication du domaine (70 hectares pour les vins rouges et 10 pour les blancs).
A déguster :
L’Abeille de Fieuzal, rouge 2015,
le second vin du château, issu des mêmes vignes, mise sur le charme et le fruit pour séduire dès son plus jeune âge.

Château Latour-Martillac, cru classé de Graves
C’est sur un coup de cœur que la famille Kressmann a acquis en 1930 ce remarquable cru classé de Graves, rassemblant 45 hectares de vignes rouges (et 9 en blanc) au sein de l’appellation Pessac-Léognan. Le domaine est codirigé par Tristan et Loïc Kressmann.
La nouveauté :
Le Château Latour-Martillac a inauguré son nouveau chai pour ce millésime 2019. Un bâtiment ultra-fonctionnel (pour un coût de 5 millions d’euros) avec deux capacités de cuves (124 hl et 70 hl) afin d’améliorer la précision des vins, déjà ciselés au laser par l’œnologue Valérie Vialard. Edouard Kressmann est au stand dimanche où l’on pourra aussi déguster le Lagrave-Martillac, le second grand vin du château.
A déguster :
Le Château Lagrave-Martillac blanc 2017 :
le second vin du château, élaboré dans un millésime difficile (40 % des vignes avaient gelé), s’en sort haut la main.