Samedi 5 Octobre 2024
Auteur
Date
02.11.2022
Partager
La Maison Castelnau vient de présenter un nouveau verre révolutionnaire qui permet de conserver les bulles des champagnes aux vieillissements prolongés. Une aubaine à l’heure de la sortie de la collection œnothèque qui permet aux amateurs de goûter de beaux champagnes patinés par le temps
Carine Bailleul, cheffe de caves de la Maison, parle des millésimes créés par ses prédécesseurs avec beaucoup de respect. « Nous avons la chance que les chefs de caves successifs aient, depuis 1974, mis à vieillir de nombreux magnums. Cela nous permet aujourd’hui de pouvoir proposer une collection œnothèque avec des millésimes 2002 ou 1992. C’est un trésor qu’il fallait pouvoir mettre en valeur de la plus belle manière. Et notamment dans le rituel de dégustation. Habituellement, les champagnes d’un certain âge ont tendance a perdre très rapidement leurs bulles dans le verre. Nous voulions donc imaginer un verre qui permette la meilleure expérience de dégustation possible ». De ce constat a découlé un projet mené sur de longs mois avec Gérard Liger-Belair, référence unanimement reconnue de l’effervescence des vins de Champagne, ainsi que le grand verrier Lehmann. « Le verre « Eclat by Castelnau » soufflé bouche que nous avons développé ensemble a une forme qui se resserre progressivement et permet de limiter l’évaporation rapide des bulles ». Et pour aller encore plus loin dans la démarche, Castelnau recommande un conseil de dégustation qui peut s’appliquer à toute cuvée effervescente. Celle de ne pas verser violemment et à la verticale le champagne dans le verre mais d’incliner ce dernier en versant délicatement. En associant le verre et ce cérémonial de versement du vin, la déperdition de bulles n’est que de 15 %, à mettre en regard avec les 30 % de perte sinon. Une différence absolument fondamentale lorsque l’on sait que les champagnes anciens ont perdu une part non négligeable de leur effervescence.
Des 2002 et 1992 aux personnalités affirmées
Si des mesures scientifiques précises ont été prises pour pouvoir présenter les bienfaits de ce nouveau verre, rien ne remplace l’expérimentation. Plusieurs opus de la collection œnothèque de la Maison Castelnau nous ont permis de vérifier l’efficacité réelle de ce contenant. Après 30 minutes dans le verre, le millésime 2002 servi en magnum (tous les vins de la collection ne sont proposés qu’en magnum) était encore vivant, distillant une bulle certes plus disparate mais bien encore perceptible. De quoi véritablement prolonger le plaisir de dégustation car les vieux champagnes ont besoin de temps dans le verre pour pouvoir s’oxygéner et donner leur pleine mesure aromatique. À ce titre, le 2002 (199 € le magnum) était d’un très bel équilibre, porté par une acidité intégrée vivifiant sa finale. La bouche est d’une ampleur notable, évoquant des notes de fruits exotiques (ananas rôti). Une grande suavité pour ce champagne encore vibrant et loin d’avoir atteint son paroxysme. La surprise est peut-être davantage venue du millésime 1992, pourtant peu côté dans la région. Beaucoup plus identitaire, il ne peut que marquer les esprits avec ses notes d’immortelle, de plante à curry, de sarrasin grillé. Un champagne plus sauvage et ténébreux, parfaitement mis en valeur par le verre. Ces vins ont en commun d’être moins dosés (6g/l) car, comme l’explique Carine, « les vins se suffisent à eux-mêmes ». Tous sont également récemment dégorgés pour éviter une trop grande déperdition d’effervescence si les vins passaient plusieurs années sur lattes en bouchage liège. Les verres ne sont pour le moment pas commercialisés par Lehmann et ne seront proposés que dans des coffrets avec des vins de la collection œnothèque. Un cadeau de Noël tout trouvé compte tenu des prix plus que sages et de la qualité des produits.
Articles liés