Accueil Champagne : Georges Cartier affiche ses ambitions

Champagne : Georges Cartier affiche ses ambitions

Auteur

La
rédaction

Date

19.06.2014

Partager

Marque ancienne mais passée dans l’oubli, Georges Cartier revient sur le devant de la scène sous l’impulsion de son nouveau propriétaire Roger Santa. Avec l’ambition d’en faire un véritable acteur de la scène champenoise.

Qui était Georges Cartier ? Pas d’archives, malheureusement, pour en témoigner. Au conditionnel, la marque aurait été créée du nom d’un gouverneur par un grossiste anglais… mais elle passe ensuite de main en main, avant de se retrouver dans le portefeuille de REDI, Société Rémoise de Distribution, qui commercialise plusieurs belles étiquettes de vins, champagnes et alcools sur la région parisienne.

Lorsqu’il rachète REDI il y a 10 ans, Roger Santa, ex-président de France Boissons, découvre donc cette marque dans la corbeille de la mariée. Par le hasard, son rêve de créer une maison de champagne prend alors corps. Il s’associe avec le champenois Jean-Louis Malard (Champagnes Malard) pour les approvisionnements en raisin et la production. En 2012, la marque prend pignon sur rue en s’installant 9 rue Jean Chandon Moët, en plein cœur d’Epernay : de beaux locaux d’accueil du public incluant une boutique de vente et un bar à vins & champagne, et en dessous, 1, 5 km de galeries à l’ancienne creusées dans la craie, qui accueillent presque 10 000 visiteurs par an.

« Nous voulons peu à peu créer l’histoire autour de cette marque, y apporter du contenu et de la notoriété, c’est une démarche à long terme », reconnaît Roger Santa, qui se montre toutefois satisfait des bonnes performances dans un contexte économique morose. « Le nom, les vins et le packaging rencontrent un écho très favorable ». Ce sont déjà 400 000 bouteilles qui sont commercialisées chaque année, en travaillant sur tous les circuits (réseaux traditionnels et grande distribution), mais avec une approche très différenciée. Les vins et les présentations dans les deux réseaux n’ont rien à voir – en ancien de France Boissons, Roger Santa connaît son métier : « Pour moi, les marques naissent en CHR [NDLR : Cafés Hôtels Restaurants] et chez les cavistes, c’est là qu’elles acquièrent ou non leurs lettres de noblesse, mais l’essentiel des volumes se fait aujourd’hui en grande distribution. Il faut y être, mais avec d’autres qualités. »

La gamme CHR est constituée de 3 vins. Première Cuvée (prix indicatif 30 €) est un joli champagne tout en équilibre entre pinots (2/3) et chardonnay (1/3). C’est rond, très orienté vers les fruits bien mûrs (pêche, mirabelle) sur un fond de zeste de citron à l’amertume rafraîchissante, et un dosage tendre.

Le blanc de blancs est un cas d’école avec sa robe aux reflets verts pâle, un nez léger, fringant, digne représentant de son cépage chardonnay avec des notes de pamplemousse jaune, de citronnelle et de raisin. La bouche est droite, pure, fraîche, désaltérante avec des arômes de citrus et de feuille de figue. Voilà un champagne qui appelle à grands cris un plateau de fruits de mer !

Le rosé enfin est une ode à la cerise : robe griotte aux reflets à la fois roses et orangés. Nez assez soutenu de bigarreau et groseille à maquereau. En bouche, c’est un champagne très charnu et aromatique qui évoque l’univers du bonbon, et celui du clafoutis à la cerise, avec à la fois le côté acidulé du fruit rouge et le crémeux du flan pâtissier.
Une vraie madeleine de Proust !

J.W.B.

www.georgescartier.com