Jeudi 11 Décembre 2025
©A. Viller pour Terre de vins
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Date
11.12.2025
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Lieu à part dans le dispositif de Bordeaux Tasting, le Café de la Bourse s’est imposé comme un véritable « salon dans le salon » : un espace intimiste, installé au cœur même du Palais de la Bourse, pensé pour les rencontres professionnelles, les échanges confidentiels et les dégustations thématiques en petit comité. Cette parenthèse offre chaque année un programme sélectif avec quelques rendez-vous devenus incontournables.
Pour l’édition 2025, les 13 et 14 décembre, le Café de la Bourse confirme son rôle de laboratoire d’inspirations et de découvertes, en accueillant maisons prestigieuses, domaines émergents et initiatives singulières. Voici le détail de la programmation.
Née face aux vents froids du Cromarty Firth en Ecosse, The Dalmore ne fait rien pour se fondre dans le décor. Ses whiskies avancent avec la lente assurance de ceux qui savent d’où ils viennent : un pays de tourbes, de lumière rase et de temps long. Ici, les fûts ne sont pas de simples contenants mais des passeurs qui sculptent la matière comme on polit un métal précieux. Dans le verre, on retrouve des éclats d’orange brûlée, un souffle de cacao, des ombres de bois ancien. Chaque expression semble raconter un voyage intérieur, une maturité qui ne se presse pas, un goût pour l’opulence assumée. The Dalmore, c’est un peu ça : un whisky qui ne cherche pas à plaire, mais qui finit toujours par s’imposer, à sa manière, dense, sombre, lumineux — comme un paysage des Highlands après la pluie. Et pour guider cette plongée dans l’univers de la distillerie, Mathieu Doumenge, rédacteur en chef de Terre de Vins, animera la rencontre aux côtés de Maxime Gilger, ambassadeur de The Dalmore en France. Un duo idéal pour éclairer ce whisky qui ne cherche jamais à séduire, mais qui finit toujours par s’imposer — dense, sombre, lumineux — comme un paysage des Highlands après la pluie.
La session consacrée à Masos Guadalest permettra de découvrir un projet viticole et oléicole relancé dans la vallée de Guadalest, dans la province d’Alicante. Comme le résume Antoine Médeville, œnologue conseil du domaine « Masos Guadalest est un projet de redynamisation du vignoble, là où la famille Vidal Balaguer a relancé la culture de la vigne et des oliviers après plus d’un siècle d’abandon dû à la crise du phylloxera. » Les vignes sont installées sur des terrasses en pierre sèche situées entre 600 et 700 mètres d’altitude. « C’est un terroir de haute altitude, avec un effet direct sur les températures, l’ensoleillement et le drainage, autant de facteurs qui donnent leur caractère aux vins », précise Antoine Médeville.
L’oliveraie tient également une place importante. « Le domaine comprend des oliveraies centenaires. La variété Alfafarenca, typique de la région, est récoltée au bon moment puis pressée à froid, entre 20 et 22 °C, dans notre propre moulin pour préserver son caractère aromatique », souligne l’œnologue. L’huile Oro de Masos, issue de cette variété, sera proposée à la dégustation.

Plusieurs cuvées seront présentées lors de la rencontre : les rouges Vidal Balaguer 2022 et Albor de Masos 2023, ainsi qu’un chardonnay Mas de la Mona 2024. « Tous ces vins sont issus de vignes en altitude plantées sur des sols argilo-calcaires », rappelle Antoine Médeville.
Au-delà de la production, le projet porte une dimension patrimoniale forte. « Il s’agit aussi de restaurer et préserver le paysage agricole ancien — terrasses, oliveraies — tout en développant un modèle touristique fondé sur l’œnotourisme, la restauration et l’hébergement », conclut-il.
Le Brunch des professionnels (sommeliers, cavistes, restaurateurs) met cette année en lumière l’AOC Sainte-Foy Côtes de Bordeaux, une appellation discrète du vignoble bordelais. Avec environ 250 hectares et une trentaine de vignerons, elle occupe un territoire situé sur la rive sud de la Dordogne, à l’est de Saint-Émilion, où se mêlent coteaux, vallons et zones d’altitude. Une diversité de sols — argilo-calcaires, sables graveleux et quelques veines de graves — structure les paysages et influence les profils des vins. Les exploitations, souvent familiales, travaillent des surfaces réduites qui permettent de valoriser chaque parcelle. Une jeune génération arrive progressivement et renouvelle les pratiques : certaines propriétés s’orientent vers la biodynamie, d’autres expérimentent de nouveaux élevages ou font évoluer leurs méthodes culturales. L’appellation s’est aussi engagée collectivement dans une démarche environnementale, avec une large majorité du vignoble sous certification. Pour ce brunch, plusieurs domaines seront présents avec une sélection de rouges et de blancs représentatifs de l’appellation.
Les propriétés présentes et les cuvées proposées seront les suivantes :
L’ensemble offre un aperçu concret du travail mené dans cette petite AOC située aux portes du Périgord dont chacun interprète ce terroir décrit comme « singulier par sa diversité et sa fertilité »
Perché sur les hauteurs de Saint-Cibard, le Château Le Puy cultive depuis des générations une vision libre du vin, loin des carcans, fidèle à une agriculture vivante. Dans cette enclave de l’Entre-deux-Mers, la famille Amoreau façonne des cuvées qui racontent autant un terroir qu’une philosophie. La cuvée Barthélemy proposée à la dégustation est un vin élancé, profond, dont les millésimes 2016 et 2019 dévoilent tour à tour la sérénité du temps et l’énergie du fruit. Retour des Îles ouvre un tout autre chapitre, celui d’un élevage en mouvement : embarqué sur un voilier, le vin se polit au rythme de l’Atlantique et revient transformé, plus soyeux, plus harmonieux, comme apaisé par le voyage.
Ensemble, ces trois cuvées dessinent le portrait d’un domaine qui, à Bordeaux, cultive avant tout la liberté.

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