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Taittinger offre un écrin au Fonds Philanthropic Arsnova 

La Belle Enchantée

La Belle Enchantée ©benoitpelletier

Auteur

Claire
Amadei

Date

24.09.2025

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À Reims, une demeure historique appartenant à la famille Taittinger retrouve une seconde vie. Rebaptisée La Belle Enchantée, nous nous y sommes rendus alors qu’elle était ouverte au public à l’occasion des Relais du Goût et des Journées du Patrimoine. 

Il est des lieux où souffle un esprit. Celui de La Belle Enchantée flotte entre les pierres blondes et les vitraux lumineux de cette demeure rémoise construite en 1876 dans un style Napoléon III, puis repensée au début du vingtième siècle par l’industriel et mécène Georges Charbonneaux et l’architecte Pol Gosset. Les détails décoratifs, parmi lesquels des rambardes d’escalier entrelacées et mosaïques issues des ateliers Majorelle, en disent long sur le raffinement qui y a régné. Au fil des pièces, les couleurs vives et l’énergie d’un tableau de l’inclassable peintre Alfred Courmes, la poésie contemporaine d’une œuvre de l’artiste japonais Toshimitsu Imaï ou la scénographie de table dressée par la designeuse rémoise Maison Suzette : cette présence d’artistes, mêlant passé et présent, fait de la maison un véritable écrin vivant. La Belle Enchantée n’est pas un musée. 

Une maison au service de la création

Longtemps endormie, la demeure familiale a été récemment restaurée pour être réinventée en lieu de culture, sous l’impulsion de Vitalie Taittinger, présidente de la Maison Taittinger et très engagée pour la diffusion des arts. Le projet, selon Marie Rouvillois, la directrice générale du fonds de dotation, repose sur une idée simple : faire de l’art un terrain d’émotions, accessible à tous. « Nous voulons casser les a priori selon lesquels le beau et l’art ne seraient pas pour tous. L’art est partout pour celui qui prend le temps de regarder.  Les projets au sein de la Belle Enchantée ont pour objectif de permettre une reconnexion aux émotions et à l’expression de l’individualité à travers l’art accessible à tous. » La maison se veut un espace immersif et chaleureux, favorisant une déambulation décomplexée, « comme chez soi ». Au 44 boulevard Lundy, une équipe dédiée est prête à accueillir le public.  

Une programmation vivante, inclusive et pluridisciplinaire

Les Journées du Patrimoine et du Relais du Goût, ont sonné le coup d’envoi, avec des visites publiques libres, ou guidées, et plusieurs temps forts : une exposition des étudiants en Master Design Culinaire de l’ESAD de Reims autour du Prix ArsNova de Cuisine d’Auteur 2025, une conférence culinaire animée par la cheffe étoilée Georgiana Viou, et la présence du food-truck Artable, un camion-cuisine imaginé pour proposer des ateliers de découverte du goût pour les enfants, de façon ludique. Ces projets ont vocation à se développer, sous le parrainage de figures des arts vivants, visuels ou culinaires.  

Dès la fin de l’année, le lieu accueillera des expositions issues de collections privées, offrant au public un accès inédit à ces œuvres. Des résidences artistiques et culinaires seront également mises en place, permettant aux artistes de disposer d’un espace de travail pour leurs créations, mais aussi des rencontres avec le public lors de restitutions. Actuellement, c’est la rémoise Sarah Walbaum qui inaugure la résidence. Elle travaille le verre, en lien avec les ateliers de vitraux Simon Marq. Certaines de ses œuvres sont d’ores et déjà exposées dans la maison. Cet ancrage local n’exclut pas le développement de projets ex-nihilo : outre le Prix culinaire de cuisine d’auteur, côté arts vivants, Arsnova développe Operart, un partenariat avec l’Opéra de Paris, qui proposera des formats novateurs, mêlant musique et performance dans un esprit de décloisonnement.

Faire vivre la maison comme un véritable outil culturel

Le programme Partage est quant à lui dédié aux arts visuels. Il s’attache à soutenir de jeunes talents issus de parcours fragiles. Une collaboration avec les Apprentis d’Auteuil permet notamment à de jeunes publics l’accès à des expositions artistiques et de travailler sur cette base à l’expression de leur ressenti. 

Pour accompagner ces ambitions, Philantropic ArsNova cherche à diversifier le mécénat et les soutiens. L’enjeu : bâtir une structure durable, capable de faire vivre cette maison comme un véritable outil culturel au service de chacun. La Belle Enchantée n’en est qu’à ses débuts.