Accueil Cognac Drouet : à l’heure des finish cask

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

06.03.2020

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Le vigneron et distillateur Patrick Drouet est joueur. A côté de ses cognacs élaborés dans le plus pur classicisme, il s’essaye à quelques finish cask pour le bonheur des curieux. Et ça plait !

C’est d’abord une propriété familiale qui s’est créée en 1848 pour s’agrandir progressivement au fil des générations. Basés à Salle-d’Angles, Corinne et Patrick Drouet travaillent aujourd’hui sur une quarantaine d’hectares repartis sur les deux premiers de l’AOC, à savoir la Petite et la Grande Champagne. Une partie de la production est mise en bouteilles et Patrick Drouet élargit désormais sa gamme non sans bousculer les codes du cognac. « Il faut savoir que je travaille beaucoup avec des cavistes et lors de dégustations je voyais toujours les amateurs de whisky s’attarder sur les finish cask et non sur le rayon des cognacs, ce fut le déclic », explique Patrick Drouet.

La première expérience s’opère avec un lot de Petite Champagne pour une fin de vieillissement de neuf mois dans des fûts de Pacherenc du Vic Bilh. Le gras comme les notes de miel viennent se fondre au cognac. Le résultat est concluant : le distillateur se décide pour un finish en fûts de whisky (Drouet Poch’An) sachant que ce produit n’est plus un cognac mais une eau-de-vie de vin affinée dans des fûts venus de Bretagne (Distillerie Armorik). « Lors d’un salon, j’ai tout de suite vu un réel intérêt pour ces produits qui sortent de l’ordinaire et ces nouveaux clients viennent à mes cognacs traditionnels, chez les cavistes j’ai doublé la visibilité de ma marque », souligne-t-il. Ce sont des lots de 500 à 600 flacons (autour de 70€) qui séduisent les Français mais aussi quelques niches en Italie et au Danemark. De fait, l’aventure continue avec un finish cask dans des fûts de sauternes et début avril le lancement d’un autre finish cask avec des tonneaux ayant servis pour élaborer du Maury (domaine des Schistes à Estagel). Le lot est très séduisant avec un cognac du millésime 2011 qui délivre des notes de cerises et d’épices. « Le plaisir est enfin de suivre l’évolution des parfums durant le vieillissement et de dénicher des fûts chez des collègues vignerons », confie Patrick.

Dans la gamme Drouet, le chaînon manquant entre les tradi et les crafts est en quelque sorte le Mélina (57€), un cognac de Grande Champagne distillé sans lies et vieilli dans des fûts roux (des très vieux fûts) qui se déguste à l’apéritif sur de la glace. « Ce cognac rancio et sucré est un clin d’œil à ma fille Mélina et c’était aussi le prénom de la fille du fondateur du domaine », ajoute Patrick Drouet dont il faut goûter les cognacs à l’approche de l’été. Un finish rhum est déjà dans les cartons…

www.cognac-drouet.fr