Mardi 24 Juin 2025
Paris veut continuer les négociations avec Pékin ©HUNG CHIN LIU
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23.06.2025
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En 2024, les exportations de cognac vers la Chine ont chuté de près d'un quart en valeur par rapport à l'année précédente, sous l'effet de mesures antidumping imposées par Pékin. Toutefois, avec la reprise des négociation, l’horizon semble s’éclaircir pour la profession.
En mai dernier, le ministre français de l’Économie, Éric Lombard avait rencontré le vice premier ministre chinois sans que cela mène à un assouplissement des mesures antidumping. Cette fois, la situation semble se débloquer.
Les négociations entre la France et la Chine sur les sanctions antidumping ciblant le cognac et l'armagnac sont "en bonne voie", a déclaré lundi le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, lors d'un déplacement en Charente. "J'ai eu une discussion avec le ministre du Commerce (chinois, NDLR) au début du mois de juin, qui a permis de poursuivre le dialogue entre les acteurs de la filière et les autorités chinoises sur des engagements de prix minimum. Cette discussion, à l'heure où on se parle, est toujours en cours", a affirmé M. Saint-Martin à la presse, après avoir rencontré la filière et visité une exploitation. "Il ne faut pas faire preuve de triomphalisme, nous n'avons pas encore abouti mais c'est en bonne voie", a ajouté le ministre.
Pékin doit publier le 5 juillet les conclusions de son enquête antidumping sur les importations de brandys européens (eaux-de-vie de vin, essentiellement du cognac), menée en représailles à une procédure européenne visant les subventions d'État dont bénéficient les véhicules électriques fabriqués en Chine.
Le 12 juin, la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France avait indiqué que les négociations portaient sur une hausse de prix de 12 à 16% pour ces alcools, alors que Pékin envisageait d'augmenter ses droits de douane de plus de 30%. Depuis l'automne, des mesures temporaires imposent aux importateurs de déposer une caution équivalente auprès des douanes chinoises. "En parallèle, il y a des engagements que nous demandons aux autorités chinoises : que nous puissions retrouver nos produits de cognac sur les étalages des duty-free dans les aéroports (et) que tous les dépôts de garantie qui ont été faits par nos maisons soient levés et remboursés", a poursuivi M. Saint-Martin.
De même, alors que la Chine distingue des entreprises qu'elle considère comme coopérantes et d'autres non, "nous voulons que toutes les maisons de cognac soient traitées à même enseigne. Parce qu'il y a évidemment des grands groupes mais il y a aussi beaucoup de petites et moyennes entreprises dont l'avenir dépend de ces décisions et de la fin de cette négociation", a souligné le ministre.
La Chine reçoit à elle seule un quart des exportations de cognac français.
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