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Domaine Les Pallières, l’écrin total

©MP Delpeuch

Auteur

Marie-Pierre
Delpeuch

Date

01.02.2024

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C’est un lieu niché au bout du monde que la famille Brunier préserve amoureusement. Une terre où elle élève des Gigondas aux personnalités captivantes.

Dans cet écrin de verdure de 130 hectares, 25 sont dévolus à la vigne. Distribuée en restanques, datant de l’époque où le cheval façonnait les paysages, elle profite d’une exposition nord-est. L’on comprend aisément que les frères Brunier, Daniel et Frédéric, dont la réputation du Vieux Télégraphe n’est plus à faire, ont eu un coup de cœur. En 1998, ils s’associent à leur ami importateur américain Kermit Lynch, pour acquérir le domaine Les Pallières à la famille Roux.

Maison, bâtiments agricoles, cave forment un hameau. Il y a même une chapelle construite par un lointain ancêtre qui laisse présager d’un train de vie confortable. Ici, coule une source, assez vaillante pour alimenter trois bassins. Inépuisable, même en période de canicule, elle assure le ravitaillement pour tous les travaux agricoles. Il y a peu, un troupeau de 60 chèvres Rove complété l’image d’Épinal d’une époque, pas si lointaine, où les vignerons vivaient de la polyculture, presque en autarcie. « Mon bonheur, c'est de construire ici. C'est un bijou », assure Daniel Brunier. Vingt ans après la construction de la cave et alors que son fils Édouard et ses neveux Manon et Nicolas reprennent les rênes des domaines, il a fait rénover l’écurie pour en faire un caveau. Le menuisier Philippe Mathieu a conservé intact la personnalité rustique et humble du lieu, en y associant une touche contemporaine. Ici, on peut déguster toute la gamme depuis les Ventoux jusqu’aux Châteauneuf-du-Pape. Chaque vin à sa propre personnalité avec la signature du terroir dont il est issu. Ils ont pour fil conducteur une liberté maîtrisée, dont l’élevage révèle les subtilités sans les masquer. Exemple avec deux cuvées en AOC Gigondas et un ovni revendiqué rosé, aux allures de blanc.

©MP Delpeuch

Terre de Vins a aimé
Au petit bonheur Vin de France rosé 2022 – 15 €
Un blanc de noir composé de clairette, grenache, cinsault, vinifiés et élevés en foudre de 20 hl et en demi-muids venus de Châteauneuf. La robe est blanche, à peine rosée. Bien ouvert, c’est un paysage de fruits secs, d’herbes folles, de foin d’été, de fleur d’acacia où la touche subtile du bois est rémanente. Sa bouche mêle légère tension et rondeur.

Les Terrasses du Diable Gigondas rouge 2021 – 32 €
85 % de grenache, dont 40 % non égrappé et 15 % de mourvèdre, qui culminent à 400 mètres d’altitude, élevés 20 mois en foudre. C’est un bouquet capiteux de roses anciennes. Les premières notes de pruneau et de figue apparaissent et s’associent aux tanins encore marqués. Il faut l’oublier avec sérénité.

Racines Gigondas rouge 2021 – 42 €
Des vieilles vignes de grenache (80 %), syrah, cinsault et clairette complantés. À l’aération, il offre un univers de garrigue. Le cinsault et la clairette apportent une touche de vitalité, la syrah les épices et une finale un peu végétale. Son caractère est tout en relief. Il s’arrondira avec le temps.