Vendredi 13 Décembre 2024
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05.12.2012
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Dans les trois couleurs, la marque « Dourthe » a pris une place de choix en restauration comme chez les cavistes. Au point de devenir une identité ombrelle de la maison de négoce bordelaise CVBG.
Patrick Jestin est un homme aux idées claires. « Le lancement en 1988 de Dourthe N°1 en blanc est un acte fondateur pour notre entreprise pourtant née en 1968. Non seulement c’était une innovation œnologique mais nous avons compris que s’investir en amont de la filière permettait à un négociant de proposer de meilleurs vins aux clients ». À Parempuyre, au siège de CVBG (compagnie des vins de Bordeaux et de la Gironde) qui affiche 145 millions d’euros de CA dont 70% à l’exportation, et 270 personnes, le président dessine une pyramide avec le positionnement stratégique de ses multiples gammes de vins.
Dourthe N°1 est à sa base. En blanc sec, grâce au travail précurseur de l’œnologue-conseil Denis Dubourdieu (macération pelliculaire, fermentation à basse température…), les arômes du sauvignon sont là, souvent éclatants de fraîcheur. Tous les ans, un des meilleurs rapports qualité-prix du Bordelais, où le blanc sec totalise 5% des volumes.
Une signature maison
La gamme fut ensuite complétée en 1993 par un rouge (élevé en barriques de chêne) puis un rosé. Un trio en AOC Bordeaux dédié à la restauration et aux cavistes (7 à 8, 50 €). En amont, l’approvisionnement est assuré au vignoble via une cinquantaine de fournisseurs (coopératives et viticulteurs indépendants). En prolongement de ce succès est née, en 2008, Dourthe La Grande Cuvée, une déclinaison couvrant cinq AOC (AOC Bordeaux dans les trois couleurs, Médoc, Saint-Émilion) dédiée cette fois à la grande distribution (France et export). Toujours ce souci d’étanchéifier les circuits traditionnels de la distribution moderne. Cet ensemble – avec Dourthe N°1 – est vendu à 2 millions de bouteilles par an.
Plus largement, depuis une dizaine d’années, « Dourthe » est devenu une signature – un repère – sur l’étiquette pour nombre d’autres vins maison. Ce nom étant celui d’une famille de vignerons à l’origine de la société, il lui donne des « racines terriennes ».
C’est le cas pour la gamme Dourthe Grands Terroirs (dédiée à l’exportation) et surtout les vins de châteaux de CVBG (www.lacavedourthe.com). L’entreprise qui appartient depuis 2007 au groupe Champenois Alain Thiénot en exploite en effet une dizaine (en propre ou en fermage) avec 2 millions de cols à la clef. De Reysson (cru bourgeois du Médoc) à Le Boscq (AOC Saint-Estèphe), en passant par La Garde (AOC Pessac Léognan), Belgrave (cru classé en 1855) ou Pey La Tour (AOC Bordeaux supérieur). Partout Dourthe est là.
Des groupes comme Bouchard (Bourgogne), Guigal (vallée du Rhône), Antinori (Italie) ou Mondavi (États-Unis) suivent des stratégies de marque comparables, espérant créer ainsi de la valeur et de l’image.
César Compadre
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