Accueil En Chine, « boire cul sec pour être bien accepté »

En Chine, « boire cul sec pour être bien accepté »

Auteur

La
rédaction

Date

08.01.2014

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Installée à Pékin pour vendre les vins des propriétés familiales, la Girondine Hélène Ponty décrypte les rites pour percer en Chine et les nouvelles tendances du marché asiatique.

« Elle est mignonne, la petite, mais elle peut boire cul sec avec nous pendant tout le dîner ? » Hélène Ponty s’amuse de tout ce qu’elle lit dans les yeux de ses interlocuteurs chinois quand le moment est venu de parler business autour de la table. Il faut dire que le choc des cultures est là. « Ils lèvent toast sur toast pour trinquer. Autant avoir la santé. Chez eux, il faut être amis et en confiance pour mener des affaires ensemble. Les relations se tissent de la sorte, cela ne me dérange pas. Ce sont des rites de passage, surtout pour une fille, dans un monde du commerce du vin très masculin. Quand mes interlocuteurs constatent que tout se passe bien, je vois du respect dans leurs yeux ».

A 27 ans, la jeune Libournaise avance à bonne vitesse sur le très disputé marché viticole de l’Empire du Milieu. Installée à Pékin depuis le printemps 2012, avec son ami hongkongais, elle y vend les bouteilles des propriétés familiales, en AOC Canon-Fronsac. Son père, Michel, et son frère, Vincent, y exploitent 13 hectares donnant 70 000 bouteilles à l’année avec cinq étiquettes (châteaux Grand Renouil et du Pavillon, Clos Virolle…)

Apprentissage de la langue, création d’une société d’importation, multiplication des contacts, et le premier conteneur (12 000 bouteilles) des vignobles Ponty arrive en Chine en septembre 2012. Trois autres suivront. […] « Nos types de vins sont désormais dans l’ascenseur, car la lutte du nouveau pouvoir de Pékin envers la corruption fait chuter la vente des grandes bouteilles, celles qui partent du Bordelais à plus de 25 euros, note la jeune femme. […] Nos bouteilles, plus accessibles, trouvent de vrais clients. A l’inverse de cette consommation parfois artificielle des élites ou de ces cadeaux passant de main en main et jamais ouverts. […] Dans un pays où nombre de faux vins circulent, le client aime avoir face à lui le producteur. Cela le rassure. C’est aussi notre chance ».

Source : César Compadre / Sud-Ouest. Lire l’intégralité de l’article ici.

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