Jeudi 10 Octobre 2024
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22.02.2013
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La règle est toujours qu’au lendemain de la semaine des primeurs, qui se tient début avril et aura lieu cette année du 8 au 14 avril, propriétés bordelaises, courtiers et négoce pratiquent un jeu – parfois interminable – de chat et de souris. Augmentera, augmentera pas ? Chacun s’observe en tentant d’adapter ses prix au besoin du marché sans affecter son égo, toujours très dépendant des prix fixés par le voisin. Bref, dans ce jeu de poker menteur, la fixation des prix de vente du vin au négoce peut s’échelonner jusqu’en… juillet, plus de deux mois après les dégustations en primeurs ! Ce fut encore le cas l’an passé, alors qu’à Vinexpo Hong Kong, en juin, des acheteurs attendaient la tendance dans l’éventualité d’investissements…
Chaque année, ce sont les plus grands – Lafite-Rothschild, Mouton-Rothschild, Margaux, Haut-Brion, Latour (qui ne vendra plus désormais en primeurs) – qui donnent le la, au plus tôt en mai, au plus tard en juillet. Cette année, Lafite-Rothschild donne déjà la tendance ! Confidence de Christophe Salin, Directeur des domaines Baron de Rothschild, à Terre de vins : « Je n’anticipe pas de hausse sur le 2012. Je serai au moins égal, voire en baisse. Nous devons retrouver des prix d’équilibre. C’est ma responsabilité. Je vais évidemment en parler avec Eric de Rothschild. Cette année, nous devons encourager la consommation. »
Cette phrase à elle seule pourrait déjà orienter la tendance d’un marché qui se cherche, hésite, se compare à 2011. Et inévitablement accélérer la fixation des prix.
A ce jour, pour mémoire, une bouteille de Lafite-Rothschild 2011 (en primeur, elle ne sera livrable qu’en 2013), se vend 495€ la bouteille quand elle se vend 1158€ pour le 2010 et 1500€ pour le 2009 (source Millésima). « Et 2012 est meilleur que 2011 à la même époque », glisse Christophe Salin. Passera-t-on sous le seuil des 450€ lors de la mise en vente aux consommateurs au second semestre 2013? Espérons le… Si investir autant dans une bouteille ne restera pas permis à tout le monde, le cercle pourra néanmoins s’élargir et permettre ainsi aux consommateurs français, après deux années au sommet des prix en 2009 et 2010, de renouer avec Lafite.
Rodolphe Wartel
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