Jeudi 25 Septembre 2025
©Romain De Oliveira pour « Terre de Vins »
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Date
25.09.2025
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La Foire aux Seconds Vins se tiendra le 11 octobre prochain au Hangar 14 à Bordeaux. Pour préparer au mieux vos dégustations et vos achats, nous vous avons préparé un guide des appellations, rive gauche, rive droite et, dans cet article, nous décryptons les millésimes qui vous attendent le jour J.
L'avantage des seconds vins, c'est qu'il n'est pas nécessaire d'attendre une décennie ou plus avant de les apprécier. Leur optimum s'apprécie quelques années après la vendange. Aussi, le 11 octobre, vous n'aurez qu'à piocher entre des nuances que nous vous décryptons ici, avec les conditions climatiques de chacun des millésimes.
Décrié avant même d'avoir été dégusté, en somme : victime de préjugés, 2023 est un millésime qui, bien que n'ayant pas la grandeur de 2022, propose des vins d'une grande accessibilité. Comme ils sont plus précoces que les rouges, ce sont uniquement des vins blancs que vous retrouverez sur ce millésime le 11 octobre prochain, avec quatre propriétés de Pessac-Léognan (Château Couhins, Château Fieuzal, Château La Louvière et Château Olivier) et deux du côté de Sauternes (Château d'Arche et Château La Tour Blanche).
Les deux appellations ont connu les mêmes difficultés : trop de pluie. Et si la pluviométrie dérange moins Sauternes, où le botrytis s'apprivoise pour concentrer les arômes des vins liquoreux, elle est plus problématique en Pessac-Léognan. Alors que le printemps n’a été qu’une succession d’orages et d’épisodes pluvieux accompagnés de températures anormalement douces, la pression du mildiou a été terrible sur Pessac, les vendanges seront étalées à l’extrême, avec des blancs cueillis dès la fin août. Dans le Sauternais, le savoir-faire des vendangeurs fût essentiel, car il a fallu de nombreux passages pour cueillir à point les baies botrytisées.
Sur Sauternes comme sur les blancs secs de Pessac-Léognan la très belle réussite du sémillon se remarque, marquant le millésime par son expression intense et sa texture ample.
Marqué par des conditions climatiques hors du commun, parfois extrêmes, avec des gels de printemps, des épisodes de grêles et surtout, un été caniculaire avec des records de chaleur et de sécheresses, 2022 est l'un des grands millésimes récents dans le Bordelais. Alors que ces nombreux uppercuts météorologiques auraient pu mettre à mal la viticulture girondine, Bordeaux à su relever le défi et la vigne faire preuve de résilience pour produire, en rouge, des vins d'une grande suavité avec des tanins juteux et savoureux. « J’ai rarement vu une telle qualité de tanins », nous confiait ainsi l’œnologue médocain Eric Boissenot, pourtant peu coutumier de l’hyperbole. Et de poursuivre, « ils ont un côté juteux et savoureux qui apporte aux vins une dimension tout à fait étonnante. »
En effet, malgré son aspect « extrême », 2022 nous prend à contre-pied avec une réelle élégance, signature d’un millésime qui, sans surprise, fait la part belle aux grands terroirs capables d’encaisser les excès sans les traduire par de l’aspérité. Une quinzaine de propriétés présenteront un vin issu du millésime 2022 – tous en rouge – à l'occasion de la Foire aux seconds vins, sur des appellations comme Margaux, Pauillac, Médoc, Haut-Médoc, Pessac-Léognan, Pomerol ou encore Saint-Émilion grand cru.
Plus de soleil, plus de précocité, plus de concentration, plus de densité, c'est comme cela que l'on pourrait résumer 2020, ultime millésime d'une trilogie de haut niveau à Bordeaux (2018-2019-2020). Il a pu compter sur un hiver et un printemps doux et pluvieux, qui avaient heureusement permis de gorger les sols, puisque le vignoble bordelais a connu un long tunnel de huit semaines sans une goutte de pluie à partir de la mi-juin. Cette précocité engendrée aurait tout de même pu exposer les jeunes pousses au gel d'avril, mais 2020 fut exempté de ce péril. C'est même de la chaleur qu'il a fallu préserver les baies, avec une capacité d'adaptation une nouvelle fois mise en exergue par les femmes et les hommes qui incarnent le travail à la vigne. « On n’effeuille plus, on se cache du soleil », nous confiait Fabien Teitgen, du côté de Smith Haut Lafitte.
Là encore, un très joli plateau vous sera proposé sur ce millésime avec une vingtaine de propriétés, majoritairement issues des appellations Pauillac, Margaux, Pessac-Léognan et Saint-Émilion grand cru.
Autre millésime largement représenté lors de cette Foire aux seconds vins avec quinze propriétés, 2019 a connu une construction globalement ressemblante à celle de son successeur : chaud et sec si on veut faire court, avec heureusement pour lui un printemps pluvieux. La pluie s'est à nouveau invitée, par à-coups, en septembre, et les vendanges se sont articulées autour d'elle. Cela a également influencé le profil des vins « avec un fruit mûr mais frais, des tanins élégants et de la tension », comme l'écrivait alors dans nos colonnes Mathieu Doumenge, rédacteur en chef de « Terre de Vins ». Millésime très accompli et promis à un bel et long avenir, avec un titre alcoolique moyen autour des 14°, 2019 peut aussi se montrer accessible dans ses premières années, et plus particulièrement avec ces seconds vins élaborés en ce sens.
D'autres millésimes, sur un nombre plus réduit de propriétés, vous attendent le 11 octobre prochain : 2024, 2021, 2018, 2016 et 2015.
Nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour la deuxième partie de notre guide qui fera un focus sur le Médoc.
La billetterie de l'événement est d'ores et déjà ouverte.
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