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Le gouvernement remet la main à la poche pour viticulteurs et alcooliers

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

30.05.2020

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Les viticulteurs et les alcooliers français, écrasés par un excédent d’au moins 3 millions d’hectolitres de vin invendu après le confinement et les taxes américaines de Trump en octobre, vont bénéficier d’un deuxième plan de soutien gouvernemental, d’un montant de 30 millions d’euros, annoncé vendredi par Bercy et le ministère de l’Agriculture.

Ce soutien s’ajoute aux premières aides de 140 millions d’euros débloquées le 11 mai, portant sur le financement d’un dispositif de distillation de crise pour écouler les surstocks et des promesses d’exonération sociale et fiscale pour les TPE et PME du secteur.

Il comprend l’ouverture d’une « mesure d’aide au stockage privé à hauteur de 15 millions d’euros pour 2 Mhl (millions d’hectolitre) complémentaire », une « augmentation de l’enveloppe de distillation de crise de 5 millions d’euros » pour des prix d’achat fixés à 78 euros/hl pour les vins sous indication géographique (AOP/IGP) et à 58 euros/hl pour les vins sans indication géographique (VSIG). Ainsi qu’une « aide aux distilleries à hauteur de 40 euros/hl pour une enveloppe de 10 millions d’euros ».

Pour les AOP-IGP, les aides sont jugées proches de ce qui avait été demandé (80 euros/hl demandé), a estimé Jérome Despey, un des responsables de la FNSEA qui préside le conseil spécialisé vins dans l’organisme semi-public FranceAgrimer. Mais elles semblent « insuffisantes » pour les vins sans indication géographique, a-t-il dit à l’AFP.

Le gouvernement a confirmé que les entreprises de la filière viticole affectées par la crise économique et sanitaire seraient « éligibles » aux exonérations de cotisations prévues « dans la prochaine loi de finance rectificative », ont indiqué Bercy et le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.

Les viticulteurs n’ont pas obtenu de réponse sur leur demande de fonds de compensation après les taxes imposées par les Etats-Unis en octobre, premier pays d’exportation des vins français, pour régler un différend transatlantique aéronautique.

M. Despey a « salué l’écoute des ministres » : « Nous avons obtenu de vraies avancées, qui doivent être encore renforcées sur le plan budgétaire » a-t-il ajouté. Les surstocks de vin « d’au moins 3 millions d’hectolitres pèsent sur le marché avant la future vendange » a-t-il ajouté, sans pour autant envisager de « laisser des raisins sur souche ».

La France est le deuxième producteur mondial derrière l’Italie en volume, et le premier exportateur en valeur: Les vins et spiritueux sont les deuxièmes contributeurs à la balance commerciale derrière l’aéronautique et devant les cosmétiques et génèrent près de 500.000 emplois directs et indirects en France.