Primeurs : les grands noms dévoilent leurs prix

Vinexpo approchant, les propriétaires de grands crus classés bordelais ont décidé de communiquer leurs prix de vente dans un tir groupé lors d’une semaine un peu folle. Revue d’effectif.

La plupart des Premiers Grands Crus Classés sont désormais mis sur le marché avec la sortie des vins de Château Haut-Brion et Château Mouton Rothschild (il reste encore Château Margaux pour la rive gauche, Château Latour ayant quitté le système de vente en primeur). Le premier est proposé à 420 euros HT départ négociant, un prix en hausse de 9,1%. Château Mouton Rothschild sort au même prix avec une hausse quasi identique de 9,4%. Considéré comme un Premier Grand Cru Classé, Château La Mission Haut-Brion est commercialisé à 336 euros HT départ négociant, une hausse de 12% par rapport au prix de 300 euros du millésime 2015. À noter que Château La Mission Haut-Brion blanc est offert à 480 euros HT un prix identique à 2015.

Sur la rive droite, Château Cheval Blanc vient d’annoncer ses prix ce matin à 552,00 euros HT départ négociant, une très légère hausse de 2% par rapport au millésime 2015. Le marché est désormais dans l’attente de la sortie Château d’Yquem, propriété du groupe LVMH, ainsi que des vins de la famille Vauthier avec Château Ausone notamment.

Si les Premiers Grands Crus Classés ont pris le parti d’une hausse « modérée » selon un négociant de place, c’est une toute autre stratégie qu’adoptent les propriétés situées entre 30 et 60 euros. Le plus raisonnable de la semaine semble être Château Gruaud Larose qui affiche une hausse de 12,8% au prix de 52,80 euros HT. Des hausses plus marquées apparaissent chez Château Larcis Ducasse (+15,8% à 52,80 €), Château Lagrange à 34,80 € (+20,8%), Château Malescot St.Exupéry en hausse de 17,8% (41,00 €) ou encore Grand-Puy-Lacoste qui voit son prix exploser de 25% à 60 euros HT contre 48 euros en 2015.

A Saint-Estèphe, Château Calon Ségur qui connait un vrai enthousiasme des critiques et de « Terre de Vins » (19/20 et coup de cœur) est offert à 62,40 euros au lieu de 53 euros pour le millésime 2015, soit une hausse de 17,70%. Augmentation très bien accueillie par le marché puisque « des ruptures de stocks sont déjà constatées» selon un courtier de place. Château Phélan Ségur quant à lui, coup de cœur Terre de Vins également avec la note de 17,5/20, affiche une hausse de 12,5% pour un prix départ Bordeaux de 32,40 euros HT.

Les vins de la famille Wertheimer, Château Rauzan-Ségla (17/20 par Terre de Vins) et Château Canon à Saint-Émilion (19/20 par Terre de Vins), qui connaissent un regain d’intérêt des marchés et un vif enthousiasme des différents critiques français et internationaux, sont proposés à un prix respectif de 60 euros HT (+18%) et 72 euros HT (+20%). Selon un négociant de la place, « les vins connaissent un vrai engouement et le prix devrait connaitre une hausse sensible dans les jours qui viennent ». Et il est vrai que les vins sont considérés par les acheteurs comme des « palliatifs » intéressants à certaines marques plus renommées, mais plus onéreuses, de Saint-Émilion.

Alors que les acheteurs internationaux, et notamment les acheteurs anglais fragilisés par une livre sterling capricieuse pour cause de Brexit, appelaient à une hausse modérée, les propriétaires bordelais répondent par des hausses importantes dans un marché que d’aucuns annonçaient morose mais qui semble avoir encore de beaux jours devant lui. La semaine prochaine sera riche d’enseignements.