Mercredi 19 Novembre 2025
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19.11.2025
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C’est sans doute l’édifice le plus aisément reconnaissable de la route du Médoc, avec ses airs de château de conte de fées. Mais bien plus encore, c’est l’un des joyaux de Pauillac, reconnu 2ᵉ Grand Cru Classé en 1855, et figurant aujourd’hui dans le portefeuille d’Axa Millésimes. Bienvenue au château Pichon Longueville Baron, alias « Pichon Baron ».
Nez de cèdre, de cuir, de tabac blond, d’âtre froid, de fruit légèrement confit sur lequel survient une légère note d’humus. En bouche, une matière souple, soyeuse, légèrement déliée, un fruit encore net et plein, une jolie patine de tanins portée par une élégante trame acide, qui vient l’étirer et lui conférer de l’allonge. La structure n’est pas imposante, elle a juste ce qu’il faut d’épaules pour accompagner la matière, tout en souplesse fuselée. Le vin a un caractère digeste, prêt à boire, il se présente très bien aujourd’hui.
Env. 165 €
95/100
Millésime « mal aimé », sans doute le plus difficile des quinze dernières années, 2013 mérite d’être redécouvert, en tout cas à Pichon. Touche de végétal/variétal, feuille de tomate, griotte, framboise, fruits croquants, noyau, tige de rhubarbe. Il arbore une jolie silhouette, pas trop taillée sur la persistance mais fine, élancée, sans creux, signée par une jolie granulosité de tanins, une acidité présente mais pas trop saillante, et finalement un caractère frais, agréablement mentholé, digeste sans être mordant.
Env. 144 €
94/100
On revient sur un profil aromatique plus confit, boîte à tabac, l’empyreumatique s’invite, goudron, ardoise. La trame est en équilibre entre charnu et griffe des tanins, légèrement anguleux, qui imposent au vin une architecture un peu stricte, du moins rigoureuse, une forme d’aspérité noble. Vin très pauillacais dans son style, droit dans ses bottes, doté d’une bonne persistance juteuse, sur un coulis de cassis, de cerise noire et de menthol. C’est un beau classique qui en a encore sous la pédale et aura son mot à dire dans dix ou vingt ans.
Env. 188 €
96/100
Ce millésime défie le temps avec sa robe d’un rubis intense, son premier nez entre mine de crayon, menthol et fine note grillée. L’attaque discrète pointe la gelée de groseille, le palais révèle une chair ferme, tonique, tendue, des tanins campés et élégants, une palette épicée, puissante, on y retrouve la note d’eucalyptus, le graphite… Au point de bascule entre la jeunesse et une belle maturité, il va encore s’ouvrir et s’apaiser, le temps ne cessera de le bonifier. C’est un vin dense, d’un pedigree très pauillacais, très Pichon, très terroir, très racé.
Env. 210 €
98/100
Voilà le charmeur de notre dégustation : robe lumineuse, premier nez floral, s’ouvrant beaucoup à l’aération sur un fruité pimpant, solaire mais rafraîchi par une note de feuille d’olivier froissée. En bouche, l’attaque tendre et juteuse est tout de suite relayée par un fil gourmand, un palais vraiment onctueux, suave, confortable. Son profil s’inscrit parfaitement dans la catégorie des bordeaux contemporains, à la fois facile d’accès mais non dénué de fond.
Env. 165 €
96/100
Un millésime à la fois solaire et marqué par une forte pression sanitaire où, pour protéger la récolte de l’empreinte du mildiou, on a fait tomber beaucoup de raisin – ce qui, finalement, a concentré les baies. Sa teinte d’un rubis profond témoigne de sa jeunesse comme le premier nez entre vanillé, encens, suc de cassis, fougère, bruyère. En cohérence, l’élevage marque encore la bouche, les tanins serrés structurent le déroulé, la signature des cabernets est évidente, la palette aromatique s’épice progressivement. Plein de puissance, il faut l’attendre.
Env. 195 €
97/100
Premier nez sur la finesse et l’élégance, fruits noirs écrasés, un boisé racé, relayé par un arôme sanguin. L’attaque gourmande, très nette, laisse place à un beau volume. Le vin se distingue par une chair sensuelle, à la fois veloutée et tendue, les tanins totalement intégrés témoignent de la maturité de ses cabernets qui signent 87 % de l’assemblage. La finale est ferme, longue, vigoureuse, sereine. « Le plus Pichon des Pichon » pour le directeur général Christian Seely. « La quête », pour le directeur technique Pierre Montégut.
Env. 200 €
99/100
Le premier nez envoie beaucoup de watts, tonique, percutant, mais ultra-civilisé. La force tellurique de ce vin part de très loin et envoie tout de suite un message clair : on n’est pas là pour faire les choses à moitié. Explosion de graphite, de cèdre et de notes sanguines, poivrées, mentholées sur le fruit noir. Il place les curseurs très haut. En bouche, une grande concentration maîtrisée, une impressionnante masse tannique parfaitement intégrée. C’est un demi d’ouverture, impeccablement affûté, explosif et intelligent, qui ne transige pas entre la vision et la puissance.
Env. 190 €
99/100
Cette verticale est issue du magazine « Terre de Vins » n°108, « Bordeaux 2024, un millésime de combat », paru en juin 2025.

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