Vendredi 19 Décembre 2025
Vignes en Côte-d'Or ©DR
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Date
19.12.2025
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La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) a affiché jeudi son soutien à l'accord de libre-échange entre l'UE et des pays du Mercosur. Une voix dissonante au sein du mouvement de contestation agricole qui illustre la structuration de la filière, tournée vers l’export, fleuron de la balance commerciale française.
La FEVS exprime dans un communiqué « son intérêt et son soutien à la signature d'un accord commercial équilibré entre l'Union européenne et le Mercosur » et juge « indispensable d'ouvrir de nouveaux marchés », voyant dans le Mercosur « une opportunité stratégique majeure » pour un secteur en crise.
Le traité prévoit la suppression des droits de douane sur les vins et spiritueux, actuellement compris entre 20 et 27%. Un allègement jugé crucial pour stimuler les exportations vers le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay. La FEVS salue « le mécanisme de sauvegarde » adopté hier par compromis à
Bruxelles, qui « constitue une avancée substantielle ». Ce mécanisme est censé assurer un suivi des produits agricoles sensibles et contient une promesse d'intervention en cas de déstabilisation des marchés. Il vise à rassurer les filières agricoles qui se sentent menacées par cet accord (viande, sucre...). Or, d’autres secteurs, comme les vins et spiritueux ou les produits laitiers pourraient bénéficier de cet accord. La voix de la FEVS est toutefois dissonante dans un débat où la majorité des acteurs agricoles réclament l'abandon du projet, au moment où les chefs d'État et de gouvernement des 27 se réunissent en sommet à Bruxelles. Des milliers d'agriculteurs européens se sont réunis jeudi dans la capitale européenne pour protester contre l'accord.
La FEVS, qui représente un secteur pesant plus de 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires dont la moitié à l'exportation, voit dans le Mercosur un levier pour compenser la baisse des ventes en France et à l'étranger. Après -12% en 2023, puis -6,5% en 2024, les exportations françaises ont encore reculé de 7,5% sur les quatre premiers mois de 2025, sur fond de litiges avec la Chine et les Etats-Unis, ses premiers marchés étrangers.
Écrit avec AFP.

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