Accueil [Primeurs] Raymond-Lafon aussi fait l’impasse sur le 2012

[Primeurs] Raymond-Lafon aussi fait l’impasse sur le 2012

Auteur

La
rédaction

Date

11.04.2013

Partager

Sauternes, « et ça continue encore et encore… » Le premier vin du Château Raymond-Lafon ne sortira pas en 2012. Un renoncement de plus après Yquem, Rieussec et Suduiraut.

C’est la loi des séries. Après les grands crus classés sauternais, c’est au tour du Château Raymond-Lafon d’annoncer qu’il ne produira pas son premier vin en 2012. La faute à une météo capricieuse. Donc à une récolte insuffisante en qualité et quantité. Une décision prise début avril pour ne pas ternir l’image des vins de la propriété. Et toujours avec la préoccupation de satisfaire au mieux les consommateurs.

« C’est tout à notre honneur, nous sommes très stricts. Notre clientèle est habituée à la meilleure qualité possible » explique Jean-Pierre Meslier, le copropriétaire du château. C’est pour préserver cette renommée que la décision de déclasser a été prise. Un choix qui s’est imposé quand le copropriétaire a compris que seulement 40% de la récolte pourrait être gardée suite au triple tri des vendanges. Et qu’elle ne correspondait pas à ce qui est traditionnellement attendu d’un premier vin. « Nous ne mettons en bouteilles que les raisins exceptionnels. Cette année, nous n’avions ni la concentration ni les arômes suffisants » se désole-t-il.

Loin de faire de son cas une généralité, il estime que « chaque château juge ce qui est ou pas digne de lui ». Il y aura bien sûr des vins de qualité à Sauternes, mais ils ne ressembleront pas à l’idée que l’on se fait habituellement de ces liquoreux. « Les Sauternes seront dans l’ensemble beaucoup plus légers, plus frais et faciles à boire, notamment à l’apéritif ».

Pas de panique pour les amateurs de Château Raymond-Lafon, la propriété produira tout de même son second vin, prénommé « Les jeunes pousses de Raymond-Lafon ». « La dernière fois que la propriété a renoncé à produire son premier vin remonte à 1974 », se remémore Jean-Pierre Meslier. Mais à une différence près : cette année-là, elle n’avait pas non plus produit son second vin. Espérons que cela ne se reproduise pas avant les 38 prochaines années…

Laura Bernaulte