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[Saint-Estèphe Tasting] Tronquoy-Lalande, l’autre joyau de Bouygues

Ci-dessus : Yves Delsol et Hervé Berland, qui dirigent le château Tronquoy-Lalande.

Auteur

Laura
Bernaulte

Date

15.02.2017

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Zoom sur une propriété façonnée avec soin depuis son rachat par Martin et Olivier Bouygues, et dont les millésimes 2011 et 2014 seront en dégustation ce jeudi (17h30-21h) au Palais de la Bourse.

En 2006, quelques mois après l’achat du 2e grand cru classé de Saint-Estèphe château Montrose (également en dégustation ce jeudi), Martin et Olivier Bouygues font la découverte de château Tronquoy-Lalande et l’acquièrent. Depuis lors, ils s’emploient à amener ce « bel endormi » de 30 hectares au niveau des plus grands grâce à une modernisation d’envergure. Rencontre avec Hervé Berland, gérant des châteaux Tronquoy-Lalande et Montrose.

Tronquoy-Lalande est l’un des plus anciens crus de Saint-Estèphe. Pourtant, lors du rachat en 2006, c’était une propriété confidentielle. Pour quelles raisons ?
C’était une propriété moins connue car un peu dans l’ombre de nombreuses autres propriétés. Sa propriétaire était veuve, s’occupait de moins en moins du domaine. Elle en avait confié l’exclusivité de distribution et d’exploitation à une maison de négoce de Bordeaux, qui faisait de son mieux mais ne cherchait pas à développer l’image de marque. C’était un moyen pour eux de s’approvisionner avec un bon Saint-Estèphe, mais il n’y avait pas d’autres ambitions.

Quelles ont été les différentes phases de la renaissance de Tronquoy-Lalande ?
Après l’acquisition, la première phase a consisté à reconstituer et remembrer le vignoble d’origine, très morcelé par le temps, grâce à des rachats de parcelles et de rangs de vignes, le renouvellement des vignes trop anciennes, la remise en culture des terres et le remplacement des pieds manquants. La deuxième étape a consisté à remettre en état les installations techniques avec des équipements totalement modernes, de la réception vendanges au cuvier, en passant par le chai à barriques, la mise en bouteille, le stockage… Après avoir travaillé sur la qualité du vin, on est dans l’étape suivante depuis 2014-2015, avec la commercialisation et la communication autour de la propriété. Bien que n’étant pas cru classé en 1855, on travaille comme si on l’était et on se donne tous les moyens pour faire le meilleur vin possible.

Quels efforts déployez-vous dans cette dernière phase autour de la commercialisation et la communication ?

On a refait des choses essentielles comme un site internet, un dossier de presse, des brochures, pour expliquer qui on était et l’historique de cette propriété. On sollicite la presse pour obtenir un peu plus d’attention. On participe à des salons, des dégustations comme celles organisées notamment par Terre de Vins. On a recruté il y a u an une commerciale pour aller porter la bonne parole auprès des sommeliers, restaurateurs, cavistes… On essaie d’être les plus dynamiques possibles et présents sur le terrain avec les moyens qui sont les nôtres. On est aussi ouverts gratuitement à la visite et la dégustation, et on fait les portes ouvertes du Médoc.

Comment s’est manifestée cette renaissance sur le style des vins ?
Les vins ont évolué dans le bon sens. Le terroir reste évidemment le même, mais on a apporté une expression du terroir bien plus complète qu’auparavant, où le but était de faire un Saint-Estèphe générique. Aujourd’hui c’est un cru à part entière

Dans cette démarche de renouveau, avez-vous été inspirés par l’expérience Montrose ?
Bien sûr. Si Tronquoy-Lalande n’est pas l’ombre de Montrose, mais une propriété avec une identité à part entière, on ne se prive pas de s’inspirer des expérimentations faites à Montrose si on en trouve l’application. Les deux propriétés vivent leurs vies indépendamment l’une de l’autre, à l’exception de quelques ponts en commerce et communication où on apporte notre savoir-faire de façon un peu plus mutualisée, tout en voulant mettre en avant l’individualité et la personnalité de chaque cru.

Peut-on noter des traits de famille entre les deux propriétés ?
Oui, dans l’esprit dans lequel on travaille, mais dans le style de vin, pas du tout. Ce sont des vins avec des structures différentes, des compositions différentes. Les terroirs ne sont pas les mêmes. Les sols sont essentiellement faits de graves très profondes mélangées à des blocs d’argile à Tronquoy, alors qu’à Montrose, il s’agit d’un terroir de graves moins profondes reposant sur un sous-sol argileux. Le micro-climat est différent, on est plus en hauteur à Tronquoy, moins près du fleuve qu’à Montrose. L’assemblage est essentiellement merlot à Tronquoy et majoritairement cabernet sauvignon à Montrose.

Comment décririez-vous le style des vins de Tronquoy-Lalande ?
Ce sont des vins toujours séducteurs dès leur plus jeune âge, aux arômes très fruités, sur une complicité de fruits rouges et noirs systématique. Ils sont très expressifs jeunes, alors que ceux de Montrose sont moins expressifs et plus profonds en bouche. Ce sont des vins moins sur les tanins et la longueur en bouche, on est plutôt sur des vins impressionnants et intéressants sur la première approche au nez et en bouche.

Pourquoi est-ce important d’être présents à des dégustations comme Saint-Estèphe Tasting ?
Ce qui fait le succès de toutes ces dégustations, ce n’est pas seulement les propriétés présentes, mais aussi le public. Le type de consommateur qui vient à Saint-Estèphe Tasting ou Bordeaux Tasting est exactement celui à qui on veut parler et que l’on cherche à séduire. On est en phase complète avec ce que veut faire Terre de Vins et le public recherché, les consommateurs qui aiment Bordeaux mais ne sont pas toujours après les très grandes marques. Tronquoy-Lalande s’inscrit dans ce profil de vins.

Quel message souhaitez-vous communiquer au public en venant à Saint-Estèphe Tasting ?
Ils vont découvrir que l’appellation Saint-Estèphe mérite un détour. Il ne faut pas s’arrêter à Pauillac quand on fait une tournée dans le Médoc, mais pousser quelques minutes plus loin pour visiter quelques belles propriétés de Saint-Estèphe, car on a un terroir magique et assez homogène. On a beaucoup de petites pépites qui demandent à être connues et reconnues, comme Tronquoy-Lalande ou d’autres voisins. Venez découvrir Saint-Estèphe, vous allez découvrir des vins formidables à des prix consommateur très raisonnables !

Prix public de Tronquoy-Lalande : environ 28-30 € TTC la bouteille, distribué par une sélection de négociants, et plus marginalement en vente directe à la propriété pour les visiteurs.

Réservez vos places pour Saint-Estèphe Tasting ci-dessous !