Accueil Sanctions américaines : l’Europe doit rester « soudée » pour le gouvernement français

Sanctions américaines : l’Europe doit rester « soudée » pour le gouvernement français

Auteur

AFP

Date

10.10.2019

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« Le premier objectif, c’est que l’Union européenne soit soudée », a indiqué jeudi sur Radio Classique le ministre français de l’Agriculture, Didier Guillaume, en réponse aux sanctions décidées par des Américains « malins, qui veulent diviser l’Europe ».

« Les Américains ont été malins car ils veulent diviser l’Europe », a-t-il regretté. « Chez nous, ils taxent le vin, c’est une catastrophe pour la viticulture, en Italie c’est le fromage. Ils n’ont pas touché le champagne, le cognac, les grands vins dans lesquels il y a des ressources, mais le vin d’entrée de gamme, celui dans lequel il n’y a pas beaucoup de revenus pour les viticulteurs ».

« Le premier objectif, c’est que l’UE soit soudée. Lundi, au conseil des ministres de l’Agriculture, je vais présenter fortement au nom de la France et de l’UE une demande pour que la Commission s’investisse là-dessus », a-t-il encore indiqué. « Il faut que la Commission européenne aide ses filières si les taxes doivent arriver. Sinon, ce sera la fin de beaucoup de secteurs » de la filière viticole.

Les tensions entre l’Europe et les Etats-Unis ont brutalement ressurgi le 2 octobre lorsque Washington a annoncé vouloir frapper 7,5 milliards de dollars de produits européens de tarifs douaniers punitifs, après avoir reçu le feu vert de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cadre d’une bataille juridique de 15 ans entre Boeing et Airbus.

« La France est concernée principalement par l’industrie aéronautique, ensuite par les vins et les fromages », a indiqué le secrétaire d’État aux Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne après avoir reçu à Bercy les représentants des principales filières visées.

Les vins et spiritueux français ont trouvé l’an dernier leur premier débouché aux États-Unis, avec 18,29 millions de caisses de douze bouteilles vendues pour 1,6 milliard d’euros.

« Il pourrait y avoir une contre-taxe européenne, nous sommes entrés dans une bagarre économique avec les Etats-Unis de M. Trump. Ces décisions ne mèneront à rien. L’unilatéralisme voulu par Trump, voilà ce que ça donne », a conclu M. Guillaume.