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Tendances du marché des enchères de vin en 2019 : les 5 points à retenir

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16.09.2019

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Dans un marché animé et en nette croissance (+28% au premier semestre 2019 pour les vents aux enchères iDealwine), certaines tendances s’accentuent comme la baisse de la part des grands crus de Bordeaux au profit du Rhône et de la Bourgogne, le grand dynamisme d’une poignée de régions qui ont le vent en poupe ou la relative stabilité de celles qui ne sont pas (encore) sous les feux des projecteurs. Le boom des vins bio, biodynamiques et naturels est quant à lui transversal et n’épargne aucune région. Enfin, les spiritueux s’installent progressivement mais surement dans le paysage des enchères. Faisons le point pour vous permettre d’anticiper les derniers mois de l’année et, le cas échéant, effectuer les meilleurs choix de gestion pour votre cave, tant à l’achat que dans une perspective de revente. iDealwine, première maison de vente de vins aux enchères, décrypte les tendances de l’année pour vous.

1 . Régions phares : les cartes sont rebattues et la suprématie de Bordeaux entamée

Les régions phares des enchères de vins sont traditionnellement Bordeaux, la Bourgogne et le Rhône. Cet ordre ne varie pas, Bordeaux voyant sa part s’atténuer au profit des deux autres régions depuis déjà plusieurs années. En 2019 le repli s’est nettement accentué avec la perte de 11 points en six mois, passant de 44% en 2018 à 33% du nombre de flacons échangés au premier semestre. Voici la répartition actuelle, calculée à la fin du premier semestre 2019 : Bordeaux représente désormais 33% des volumes (mais encore 41% de la valeur) ; la Bourgogne, 26% des volumes (33% de la valeur) et le Rhône, respectivement 14% et 13%.

Ainsi, la Bourgogne qui était déjà au sommet, continue de s’apprécier fortement. Deux flacons ont même franchi le seuil des 10 000€ : une romanée-conti 2000 (14 957 €) et le musigny 2005 du domaine Georges Roumier (10 336 €). Par ailleurs le Top20 ne compte que des vins à plus de 1 000€ la bouteille. Pour de nombreux domaines recherchés, les variations de cours sont importantes, parfois à trois chiffres comme c’est le cas pour le musigny 2005 de Georges Roumier ou le 1998 de Leroy (9 728  €, +143%). La rareté s’établissant généralement dès la sortie du domaine, on retrouve parmi les lots les plus chers une bonne part de millésimes assez récents.

Bordeaux perd du poids dans la répartition globale des vins vendus aux enchères et reste assez stable en termes de prix. Pour autant cette région qui regorge de valeurs sûres et de grands noms prestigieux demeure tout de même incontournable et de belles valorisations sont toujours possibles, surtout lorsqu’on regarde les grands crus les plus renommés dans de grands et vieux millésimes, qu’il s’agisse de la rive droite ou la rive gauche.

Enfin, le Rhône se montre en bonne forme et offre, lui aussi, son lot d’opportunités, avec de nombreuses variations de cotes au-delà de 30%. La région a en quelque sorte « sa » Romanée-Conti : il s’agit de l’hermitage cuvée Cathelin de Jean-Louis Chave, qui a dépassé les 8 000€ dans le millésime 1990 (8 026€, +40%). Les domaines disparus (Henri Bonneau) et les signatures pointues (Clape, Gonon, Thierry Allemand) tirent remarquablement leur épingle du jeu, tout comme les stars de Châteauneuf (Rayas, Henri Bonneau), dans les millésimes d’anthologie et/ou matures (1990, 1989, 1985).

2. Dynamisme des vignobles de Loire, Jura, Beaujolais, Provence, Corse et étrangers

Après le trio de tête, le second cercle est composé des vins de Loire, du Jura, du Beaujolais, de Provence, de Corse ainsi que des vins étrangers. Un groupe éclectique, mais dans l’ensemble bien dynamique et aux prix encore sages (c’est moins vrai pour les vins étrangers qui sont déjà assez haut en termes de prix). Ces régions ont particulièrement le vent en poupe et offrent de très belles progressions.

Le Jura constitue un cas un peu à part puisqu’une poignée de domaines a atteint une renommée mondiale (Overnoy, Ganevat et le domaine des Miroirs), ce qui assure à leurs vins des prix au plus haut et toujours en progression. L’arbois vin jaune 1990 d’Overnoy s’est ainsi adjugé plus de 1 700€. Mais cette belle dynamique profite à l’ensemble de la région ; les prix restent donc doux, quoiqu’en forte croissance. En volume, le Jura est passé de 2 à 3% et de 1 à 2% en valeur en 2019.

La Loire est depuis plusieurs années déjà, une région très attractive, marquée par de belles croissances de prix et l’émergence continue de nouvelles pépites. Les grands millésimes sont prisés (1989, 1990, 2009 et 2010), notamment chez les vignerons les plus emblématiques (Dagueneau, Clos Rougeard) et les cuvées les plus rares (Vouvray Goutte d’Or du Clos Naudin, Sancerre Clos la Neore d’Edmond Vatan), dont les prix peuvent atteindre des sommets, à l’instar de la cuvée de pouilly-fumé Astéroïde 2010 de Dagueneau, adjugée 894€ (+26%).

Ce n’est plus un secret, les vins du Beaujolais, terre de vins naturels, connaissent un succès croissant et occupent le devant de la scène depuis quelques années. Leur profil souvent fruité et souple correspond en effet aux nouveaux goûts des œnophiles et ce, d’autant plus qu’ils sont souvent bio ou biodynamiques et naturels. Une demi-douzaine de domaines atteignent déjà de jolis prix via leur grande cuvée et poursuivent leur forte progression, souvent plus de 30% (Jean Foillard, Louis-Claude Desvignes, Georges Descombes, Marcel Lapierre, domaine de La Grand’cour).

Plus au sud, ce sont les vins rouges de Provence qui se distinguent, dans des millésimes matures des années 1980 ou 1990 et les prix peuvent dépasser les 100€, pour des vins comme le château Simone 1985 (Palette) ou le Domaine Tempier La Tourtine 1983 (Bandol). En Corse également, ce sont plutôt les vins rouges qui atteignent les prix les plus élevés, du côté de Patrimonio, Ajaccio et Figari.

La part des vins étrangers s’accroît lentement mais sûrement et là aussi, certaines cuvées atteignent des prix stratosphériques, à l’image du riesling Scharzhofberger TBA Trockenbeerenauslese GK AP0811 2010 d’Egon Muller (7 296€). Dans les vignobles plus lointains les vins de la Napa Valley, pourtant déjà hauts en termes de prix, affichent encore de belles progressions.

3. Les champagnes, alsaces, sud-ouest, languedoc et roussillon en croissance plus modérée

Les variations de prix des vins de Champagne, du Sud-Ouest, d’Alsace, du Languedoc et du Roussillon restent nettement plus mesurées, à l’exception d’une poignée de champions régionaux. Si les champagnes millésimés les plus recherchés se stabilisent au plus haut, les vins du Languedoc, du Roussillon et surtout d’Alsace et du Sud-Ouest demeurent attractifs : ces régions intéressent avant tout les amateurs pointus, moins les investisseurs.

En Champagne, les variations sont mesurées. Les lots les plus chers concernent des champagnes millésimés (essentiellement des vieux, voire très vieux millésimes), les cuvées les plus rares et prestigieuses des grandes maisons (Clos du Mesnil de Krug, Vieilles Vignes Françaises de Bollinger, Comtes de Champagne de Taittinger, Cristal de Roederer) ou les champagnes de vignerons les plus pointus et les plus reconnus des amateurs (Selosse, Jacquesson).

Les vins du Languedoc et du Roussillon se montrent dans l’ensemble relativement stables, même si certains enregistrent de belles progressions, avec des variations de cotes dépassant les 50% (Grange des Pères, Château de La Négly). Les prix demeurent en revanche nettement en-dessous de certaines régions, le vin le plus cher de l’année restant en-dessous des 300€ (côtes-du-roussillon La Petite Sibérie 2003 du Clos des Fées). On note que les appellations Terrasses du Larzac et Pic Saint-Loup se distinguent et progressent bien.

Le Sud-Ouest, malgré d’immenses progrès de la qualité des vins, demeure lui aussi relativement stable, surtout pour les vins rouges. En revanche, les vins blancs du Jurançon (liquoreux et dans une moindre mesure secs) semblent attirer l’attention des amateurs : un certain nombre d’entre eux enregistrent de fortes croissances de prix et dépassent la barre des 100€. C’est notamment le cas du Clos Joliette 1970, adjugé 252€ (+50%), ou du château de Fonvieille Réserve du Theulet 1923 (243€) ou encore la cuvée Quintessence du Petit Manseng Folie de Janvier 2000 de Cauhapé (116€) et le jurançon Jardins de Babylone 2004 (109€).

Enfin, en Alsace, les prix restent stables et attractifs. Seule la fameuse cuvée de riesling Clos Sainte-Hune de Trimbach se valorise nettement au-dessus des 100€ (395€ pour le millésime 1990).

4. Le boom des vins bio, biodynamiques et naturels

S’il est compliqué de calculer la part des vins bio, biodynamiques et naturels dans les ventes aux enchères – car il s’agit souvent de millésimes matures, alors que les conversions aux bio sont généralement plus récentes -, il est indéniable que leur proportion explose dans ces ventes, comme c’est le cas en achat direct. Et aucune région n’échappe à la tendance : partout, ce sont eux qui attirent le plus les amateurs et ce sont généralement des domaines engagés dans ces modes de production qui émergent et tirent leur épingle du jeu. Des signatures comme le Domaine de la Romanée-Conti, Leroy, château Latour, Angélus, Overnoy, champagnes Selosse ou Roederer et bien d’autres encore parmi les vins qui se valorisent le plus, sont ainsi engagés en bio ou biodynamie.

Les spiritueux : cognacs, armagnacs, whiskys et rhums, de plus en plus recherchés

Depuis quelques années la part des spiritueux progresse régulièrement. Qu’il s’agisse des productions françaises – principalement cognacs et armagnacs – ou étrangères – principalement whiskys et rhums -, les produits les plus rares et les plus anciens peuvent atteindre des sommets et sont de plus en plus recherchés. Du fait de leur potentiel de garde immense, les amateurs n’hésitent pas à mettre le prix pour des cuvées qui approchent le siècle, parfois au-delà des 1 000€. Un cognac Louis XIII Rémy Martin Très vieille Grande Champagne s’est ainsi adjugé 1 970€, tandis qu’un armagnac Très vieille réserve des caves Fauchon 1868 a fait le bonheur d’un amateur pour 1 317€ et qu’un rhum Vieux Depaz 1950 est parti à 1 034€.

En savoir sur la vente de cave via iDealwine

Voir le rapport complet des enchères du 1er semestre 2019

Lire les articles du blog iDealwine sur les palmarès régionaux des enchères du premier semestre 2019

 

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