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Champagne Gratien : 150 ans de jeunesse

Auteur

La
rédaction

Date

15.09.2014

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Nicolas Jaeger perpétue avec prouesse et convivialité le style Gratien, réputé pour sa vinification en fût. Fraîcheur, finesse, gourmandise et déjà 150 ans de bulles pour cette maison d’Epernay.

Grands champagnes et surtout pas la grosse tête. Chez Gratien à Epernay et depuis 1905, le rôle de chef de cave se transmet de père en fils. Aujourd’hui aux commandes d’un travail finalisé à hauteur de 300 000 cols par an, Nicolas Jaeger s’affirme autant maître de son art que partisan du rire. « Bien sûr que la partie business compte, mais les relations amicales avec nos livreurs de raisins ou clients m’intéressent particulièrement. Nous n’avons que 2 ha de vignes et devons beaucoup nous approvisionner ». Également propriétaire de vignes à Reuil et au Mesnil-sur-Oger, Nicolas n’oublie pas que le vigneron « est un paysan, fier de son travail. Nous devons impérativement restituer la qualité de son raisin dans nos bouteilles. » Les visites des partenaires sont légions dans le chai, pour déguster notamment les vins clairs.

« Fraîcheur, finesse et gourmandise »

Gratien a les atouts pour gagner encore en notoriété : « Nous vinifions 100 % sous-bois et sans fermentation malolactique, seules les cuvées sont utilisées (jus de première qualité NDLR) et nos raisins proviennent pour 60 % de Premiers et Grands crus », explique le chef de cave âgé de 42 ans. Qui précise que si le bois est utilisé (900 fûts de chêne de 228 litres ayant abrité au moins 4 récoltes de chablis) « pas question de goût boisé ! Le fût apporte matière et rondeur et nous ne pratiquons pas le bâtonnage. Il est impératif d’éviter la lourdeur, de conserver nos atouts fraîcheur, finesse et gourmandise. Avec un côté vineux certes, mais pas trop ».

Plaisir immédiat et longue garde

Les bulles Gratien s’affirment vives et toniques et plusieurs décennies de garde n’effraient pas la série haut de gamme : ample Cuvée Paradis 2006 fraîche et croquante (75 €), fringuant Millésime 2000 fin et tendu (58 €), Blancs de Blancs Grands Crus élégant et droit (51 €), Brut rosé sur la sensualité et le fruit délicat (41 €)…

Et Nicolas Jaeger rappelle toujours, certes avec bonhommie mais dans un message clair : « Les cuvées de prestige ne sont pas forcément les plus difficiles à produire. Nos efforts restent aussi concentrés sur notre Brut Classique, dont nous devons toujours garantir la qualité ». Ce champagne vif, gourmand et d’une certaine suavité (37, 30 €) doit, comme insiste Nicolas, nous faire entendre cette petit voix : « Allez fais-toi plaisir, reprend un verre ».

Nouvelles étiquettes en 2015

Âgée de 150 ans, la maison Gratien qui appartient depuis 2000 au groupe allemand Henkell & Co sait aussi innover. Ainsi utilise-t-elle le système espagnol Sagarte, qui permet une manipulation des fûts moins physique et plus pratique. « À volume égal, entre la récolte 2008 et 2012, ce matériel a permis de gagner 900 heures de travail, de déplacer les fûts seulement 13 fois au lieu de 17 et de n’utiliser que 10 litres d’eau pour les humidifier contre 230 litres auparavant », confirme la maison. Les employés savourent au chai cette avancée.

Gratien dévoilera aussi, l’an prochain, son nouvel habillage des cuvées.

Thierry Perardelle

www.alfredgratien.com

PHOTO : Chez Gratien à Epernay, les chefs de cave se succèdent de père en fils depuis 1905. Avec aujourd’hui Nicolas Jaeger aux commandes (4e génération).