Accueil Bordeaux Tasting | Penfolds, France-Australie à Bordeaux

Bordeaux Tasting | Penfolds, France-Australie à Bordeaux

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

11.12.2016

Partager

Parmi les douze « grands étrangers » installés au Musée des Douanes pendant Bordeaux Tasting, figure pour la première fois Penfolds, leader du vin australien. La marque confirme ainsi sa stratégie de séduction auprès des consommateurs français.

Cloudy Bay (Nouvelle Zélande), Gallo (Etats-Unis), Ornellaia (Italie), Hetszolo (Hongrie), Kahina (Maroc), Serenidad (Chili)… Une douzaine de vignobles étrangers sont représentés cette année à Bordeaux Tasting, dans l’enceinte du Musée des Douanes. Pour la première fois parmi ces « grands invités », le vignoble australien a délégué son plus célèbre ambassadeur, la marque Penfolds. Navire amiral du groupe Treasury Wine Estates (ancienne division vin de la marque de bière Foster’s) qui compte 85 domaines dans le monde, Penfolds est le leader incontesté du vin australien, comme nous l’explique Gregory Joos De Ter Beerst, Business Manager Europe pour Treasury Wine Estate : « Penfolds, cela représente la moitié de la production australienne, plusieurs dizaines de millions de bouteilles. La marque possède 2500 hectares en propre dans différentes régions, plus 2500 hectares en approvisionnement extérieur ».

En d’autres termes, un géant, qui a commencé fort modestement en 1844, lorsqu’un médecin anglais, le Dr Penfold, est arrivé au pays des kangourous avec quelques pieds de vignes rhodaniens dans ses bagages. Le vin qu’il produisait, destiné à être fortifié pour des vertus médicinales, a fait la réputation de la maison pendant une centaine d’années. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que, sur l’impulsion du visionnaire Max Schubert, Penfolds a diversifié sa production et s’est donné pour ambition de produire de grands vins tranquilles australiens.

« Faire de la France le deuxième marché européen »

« Aujourd’hui, Penfolds réunit 24 étiquettes, et s’affirme comme le porte-drapeau du vignoble australien », précise Gregory Joos De Ter Beerst. « Nous sommes partenaire de toutes les ambassades d’Australie pour les événements diplomatiques, nous sommes le premier importateur en volume sur le marché chinois, bref, nous n’avons presque pas assez de vin à vendre ! » Néanmoins, la conquête de nouveaux marchés est toujours d’actualité, notamment le marché français. « Notre objectif est de faire de la France le deuxième marché européen après le Royaume-Uni. Le potentiel existe ici pour dépasser les Pays-Bas, l’Allemagne, la Scandinavie, mais il faut pour cela dépasser certains a priori sur les vins australiens, ou du moins une mauvaise connaissance », explique Gregory Joos De Ter Beerst. « Un événement comme Bordeaux Tasting, avec un public jeune, curieux, ouvert, nous permet de bousculer les idées reçues et de faire un vrai travail de pédagogie. Les dégustateurs nous demandent pourquoi nous utilisons des capsules à vis, comment nos vins sont produits, assemblés… Nous expliquons le triple niveau de travail de Penfolds, à l’échelle parcellaire, régionale ou multirégionale, afin de pouvoir signer chaque année des vins constants où l’effet millésime est lissé, un peu comme pour les BSA en Champagne ».

Sur le stand de Penfolds, Gregory Joos De Ter Beerst fait équipe avec le journaliste britannique David Cobbold pour faire déguster trois cuvées : le Chardonnay « Réserve BIN 15A » 2015, récemment élu meilleur chardonnay d’Australie ; la cuvée en rouge Koonunga Hill 2014 (80% shiraz, 20% cabernet, 13 €) qui représente l’entrée de gamme de la marque ; et la cuvée BIN 389 2014, le « second vin » de la cuvée emblématique de Penfolds, Grange. Un assemblage à parité de shiraz et de cabernet (60 €) qui réussit malgré sa jeunesse à associer puissance, épices, et fraîcheur mentholée en finale. Ce vin, signature du Chief Winemaker Peter Gago qui préside à la production des vins de la maison depuis près de 15 ans, est certainement un repère idéal pour permettre aux visiteurs de Bordeaux Tasting d’appréhender la gamme Penfolds. En espérant, qui sait, que certains pourront tremper leurs lèvres dans un verre de la grande cuvée Grange, dont quelques échantillons se sont glissés en catimini au Musée des Douanes ?