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Champagne Gremillet : la croissance au pas de gymnastique

Auteur

La
rédaction

Date

26.09.2014

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Une famille, le terroir à pinots noirs de l’Aube, des champagnes légers et fruités, une énergie sans relâche : c’est la recette de la maison Gremillet. Cas d’école.

Rares sont les maisons de champagne familiales, nées ex-nihilo il y a 30 ans, à avoir connu une croissance aussi soutenue. Pour cela, il fallait un terroir propice, l’Aube, et l’énergie bâtisseuse d’un homme, Jean-Michel Gremillet. Rétrospective.

En 1978, Jean-Michel Gremillet hérite de 30 ares de vignes de sa mère à Balnot-sur-Laignes, une petite commune à la vallée encaissée, adjacente aux Riceys, dans l’Aube, à 45 Km de Troyes. Les Riceys : la commune possède alors 1600 ha en appellation champagne, dont seulement une partie est plantée en vignes. Idem à Balnot-sur-Laignes dont les versants sont essentiellement boisés. Jean-Michel Gremillet achète près d’un hectare qu’il plante en vignes. Puis encore et encore, sans relâche. Aujourd’hui, la vigne couvre tous les coteaux pentus du village et l’exploitation s’étend sur 41 ha, majoritairement sur ce secteur de la côte des Bars, et aux trois quarts plantés en pinot noir.

Mais le bouillonnant Jean-Michel ne s’arrête pas au métier de viticulteur ; il rêve de créer sa marque. En 1984, la maison Gremillet est créée. Les 1000 première bouteilles estampillées J.M. Gremillet sont produites. Peu à peu, toute la famille est impliquée pour développer l’entreprise. Son fils Jean-Christophe devient chef de cave, sa fille Anne prend en charge le marketing, bientôt rejoints par leur conjoint respectif.

Une spirale ligne de vie

Entretemps, la maison Gremillet a beaucoup grandi, totalisant désormais 500 000 cols, avec des installations impressionnantes en haut de la butte qui domine le village. Débouché original, Grémillet se développe dans le monde diplomatique (une soixantaine de consultats et d’ambassades en arrosent leurs réceptions de prestige), ce qui lui assure un rayonnement international. 60 % des ventes sont réalisées à l’export, 10 % par correspondance auprès des particuliers, un peu en grande distribution, le solde chez les cavistes et réseaux traditionnels. Les Gremillet n’y ménagent pas leurs efforts. « [Mon père] se relevait la nuit pour appeler les ambassades à l’étranger », se souvient Anne Gremillet. Les projets sont menés tout feu tout flamme, à un rythme parfois difficile à suivre.

2014 marque pour Gremillet une pause-étape marketing, afin de réfléchir sur ses fondamentaux. « Si notre maison ne revendique par une longue histoire, elle est fière d’avoir créé et accompli, d’avoir franchi de nombreuses étapes, explique Anne Gremillet. Nous sommes une marque résolument optimiste et tournée vers l’avenir. » Le nouvel habillage s’en veut l’illustration : une étiquette carrée, statutaire, et surtout une coiffe très reconnaissable, ornée d’une spirale qui s’élargit lorsqu’elle atteint l’épaule de la bouteille. « Elle représente le cheminement de la vie, avec ses hauts et ses bas, ses petits et grands succès – un motif ouvert, optimiste » – et qui témoigne bien de la montée en spirale de la maison !

Des champagnes pinot noir

Les vins, très largement dominés par le pinot noir majoritaire dans la région, sont vinifiés par Jean-Christophe Gremillet.

Le Brut Sélection (18 – 20 €), 70 % pinot noir et 30 % chardonnay, est un champagne fringant d’apéritif. Il évoque le zeste de citron, une pointe de pierre à fusil, la fraîcheur au nez comme en bouche.
Dans le blanc de noirs (23 – 25 €), les pinots noirs exclusifs apportent clairement leur charnu, avec des notes de fruits d’été – pêche et abricot notamment. En bouche, c’est clairement l’abricot sous forme de tarte : pour les arômes du fruit, pour son acidité qui ressort, pour le beurré final de la pâte sablée. Amande verte avec de légers amers en fin de bouche.

Dernier projet en date : proposer un champagne de Clos. Derrière la maison, la famille a réussi à acquérir, échanger et assembler plusieurs parcelles sur un coteau très bien exposé. Orné d’une cabotte – ces petits abris en pierre typiques de la région – ce clos produira dans quelques années un champagne qui sera, à n’en pas douter, la clé de voûte de cette maison de bâtisseurs !

Joëlle W. Boisson