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Les Crus Bourgeois dévoilent leur sélection 2011

Auteur

La
rédaction

Date

18.09.2013

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256 vins étaient présentés hier aux professionnels dans le cadre somptueux du Palais de la Bourse à Bordeaux, à l’occasion de la dégustation officielle des Crus Bourgeois 2011. Une sélection qui confirme le renouveau de la marque « cru bourgeois ».

Négociants, courtiers, journalistes, professionnels du vin de France et d’ailleurs avaient rendez-vous hier au Palais de la Bourse de Bordeaux pour découvrir la sélection des Crus Bourgeois pour le millésime 2011. Il s’agit de la quatrième édition de cette « nouvelle version » des Crus Bourgeois, l’une des plus anciennes dénominations du vignoble bordelais (elle remonte au Moyen-Âge) qui a failli tout simplement disparaître en 2007, suite à l’annulation du classement de 2003. Grâce à un gros effort de remise à plat et la mise en place d’un processus de classification très exigeant revu tous les ans, la marque « Crus Bourgeois » a amorcé une véritable renaissance et s’impose désormais, auprès des professionnels comme des consommateurs, comme une valeur sûre, ou du moins un rapport qualité-prix rassurant, à l’heure où les prix des grands crus classés s’envolent…

256 Crus Bourgeois en 2011

Cette sélection 2011 réunit 256 vins – pour mémoire, ils étaient 243 en 2008, 246 en 2009 et 260 en 2010 – répartis sur huit appellations : Médoc, Haut-Médoc, Listrac-Médoc, Moulis, Margaux, Pauillac, Saint-Estèphe. Ils représentent un total de 28 millions de cols, soit 30% de la production médocaine.

Pour Frédérique Dutheillet de Lamothe, directrice de l’Alliance des Crus Bourgeois, cette édition 2011 est celle « de la confirmation d’une stabilité retrouvée. Les marchés ont repris confiance dans la marque « crus bourgeois » qui existe depuis plusieurs siècles, les acheteurs ont envie de la valoriser, et les consommateurs la plébiscitent de nouveau, comme on peut le voir actuellement dans les Foires aux vins. La mention « crus bourgeois » est redevenue un gage de qualité, elle rassure l’amateur et s’installe dans la durée, y compris à l’export ». La Chine, notamment, se montre particulièrement friande de Crus Bourgeois, et la raison en est simple : on se situe sur les mêmes appellations que les crus classés, à des prix plus abordables. Détail important, les Crus Bourgeois communiquent encore mieux cette année sur leur sticker d’authentification, obligatoire depuis l’année dernière. Un outil pour renforcer la traçabilité et lutter contre les contrefaçons. Autre nouveauté de ce millésime : un logo flambant neuf, signé par l’artiste landais Jofo (voir photo ci-dessus).

256 vins pour le millésime 2011, un chiffre qui a vocation à augmenter ? « Nous n’avons pas de numerus closus, précise Frédérique Dutheillet de Lamothe. Nous nous concentrons d’abord sur la défense d’une qualité stable, et c’est ce que saluent les professionnels, à commencer par Robert Parker qui a été surpris par le bond qualitatif sur le millésime 2009. C’est pourquoi nous accordons beaucoup d’importance à notre démarche de qualité homologuée ». Contrôlée par un organisme indépendant, cette démarche de qualité s’appuie sur un panel défini chaque année à l’aveugle, à partir d’échantillons fournis par les propriétés, et qui sert de référent pour le millésime. Chaque vin candidat est ensuite dégusté par un jury d’experts.

Vers une nouvelle hiérarchie ?

Mais la question qui est déjà sur toutes les lèvres est : ce système a-t-il vocation à rester annuel ? Et combien de temps les Crus Bourgeois résisteront-ils à la tentation de revenir à une hiérarchie interne (crus bourgeois exceptionnel, supérieur…) comme il en existait autrefois ? « C’est en réflexion, concède Frédérique Dutheillet de Lamothe. Nous avions d’abord à cœur d’établir un socle solide, n’oubliez pas que nous n’avons eu que 18 mois pour trouver un système qui fonctionne. Aujourd’hui, une commission planche sur la question d’une hiérarchie des Crus Bourgeois, mais nous prenons notre temps ». Il va de soi que si hiérarchie il devait y avoir, elle ne serait pas revue tous les ans. Les enjeux sont donc importants, et incitent à la prudence.

Laurent Méry, directeur du château Lamothe-Bergeron (Haut-Médoc), fait partie de ceux qui militent pour une hiérarchie et une pérennisation de la sélection des Crus Bourgeois. « Il y a aujourd’hui trop de disparité entre les 256 vins, que ce soit au niveau de la qualité ou du prix. On va de 5 à 15 €, il y a des styles très différents, cela crée une dilution de l’image des crus. Mais bien sûr, cela ne peut pas se faire dans la précipitation… En attendant, nous sommes ravis de voir que la mention Crus Bourgeois est si bien accueillie, dans le monde entier ».

Vous retrouverez sans nul doute bon nombre de ces Crus Bourgeois parmi les « chouchous » des dégustations à venir dans votre magazine « Terre de Vins ». En attendant, pour ce millésime 2011 vous pouvez déjà vous tourner vers quelques valeurs sûres comme les châteaux Poitevin, Rollan de By (Médoc), Myon de l’Enclos (Moulis), Sainte-Gemme, Belle-Vue, de Malleret (Haut-Médoc), Lilian Ladouys (Saint-Estèphe), d’Arsac ou Paveil de Luze (Margaux).

Pour télécharger la liste complète des Crus Bourgeois 2011, cliquez sur ce lien.

Mathieu Doumenge