[PRIMEURS] 2017, millésime du rebond pour Sauternes ?

Interviewé à la veille des Primeurs, Vincent Labergère, directeur du premier cru classé de Sauternes château de Rayne-Vigneau, donne son ressenti sur le millésime et la conjoncture globale autour du Sauternais.

2017, millésime du rebond autour de Sauternes ? « Je vois un double sens à votre question, analyse Vincent Labergère. A Rayne-Vigneau, le millésime 2017 est vraiment un très grand millésime, une très belle réussite. Je tiens un des plus beaux voire le plus beau millésime que j’ai pu vinifier en vingt ans. On a des sauvignons totalement exubérants oscillant entre le litchi, le nectar de poire, le pamplemousse, la mandarine. Le nez rappelle le jus de fruit, avec beaucoup de fraîcheur et d’élégance. La bouche a la même perception aromatique, un vin jeune et fou, exubérant, avec une longueur en bouche merveilleuse. On est sur un vin d’émotion. Les dégustateurs me disent qu’il est à part, et ça me fait plaisir, car c’est ce que je revendique » expose-t-il.

Et de poursuivre : « dans votre question, je vois aussi en décalé des primeurs et du millésime 2017 un autre aspect. La dynamique qui existe à Sauternes aujourd’hui est nouvelle, avec un regain d’idées et d’intérêt sur les sauternes, c’est évident. De là à imaginer qu’on ait une campagne primeurs qui serait vraiment autre, je serais un peu timoré là-dessus… Je vois qu’on a des jolis livrables, c’est l’une de nos forces, et dans cette dynamique, des marchés reprennent. La position, médiatique entre autres, de « il faut sauver Sauternes » s’est arrêtée. Il faut juste que Sauternes donne envie et c’est un peu ce qui est en train de se passer. Chaque château opère à sa façon. Beaucoup travaillent sur l’oenotourisme, à travers de la restauration, du logement, des activités variées… Cela redynamise l’appellation, tout comme des initiatives qui voient le jour. Ces initiatives peuvent être communes, à l’image de la caisse des 5 1ers crus classés de Bommes, ou individuelles, comme ce qui est entrepris par Silvio Denz à Lafaurie-Peyraguey ou par Derek Smith à Rayne-Vigneau, deux hommes qui ont une vision un peu différente des affaires, et apportent ce qui manque à Sauternes, avec une capacité de distribution importante. »